Le professeur Yadh Ben Achour, ancien président de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, a donné ses remarques sur la nouvelle mouture de la Constitution. Les observations suivantes figurent sur Facebook : a) La société civile aussitôt déclarée se trouve expurgée de son contenu ; b) L'article premier du projet est contredit par l'article 136 ; c) L'universalité des droits de l'homme est omise ; d) Aucune référence à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 ; e) Par le refus de la liberté de penser et de conscience, pas de liberté de religion ; f) Tautologies & multiples répétitions (7) inutiles dans le préambule en rapport avec des explications religieuses et non religieuses ; g) Les libertés sont renvoyées dans la catégorie de lois simples modifiables par une majorité simple ; h) Insistance sur la protection de la religion et du sacré par l'Etat ; i) Institution d'un projet de Conseil Supérieur Islamique (supposé être au-dessus de la constitution) ; A la lumière de ces remarques, nous arrivons à la conclusion incontestable suivante: - Selon des déclarations verbales, le mouvement politique Ennahdha au pouvoir prétend en apparence renoncer à l'Etat religieux. En fait, par un tour de passe-passe, la Charia comme source essentielle de la législation sortie par la porte est réintroduite en douce par la fenêtre. - Le projet de constitution est donc incompatible avec le message de la Révolution. - Le projet de constitution est de nature à ouvrir les portes largement ouvertes à qui veut instaurer une dictature théocratique pour écraser définitivement les droits acquis grâce à la Révolution. - Finalement, on en arrive à conclure que la constitution est une constitution non patriotique mais bien au service d'un Etat théocratique. Investir en Tunisie