Le collectif composé de plusieurs syndicats et associations a rendu, lundi 1er juillet 2013, un communiqué. En voici la teneur : « La coalition civile pour la défense de la liberté d'expression met en garde contre la gravité de la poursuite des procès d'opinion et de l'emprisonnement de jeunes tunisiens qui ont choisi des modes d'expression tels que la musique ou le blogging pour manifester leur désenchantement face à l'absence de solutions efficaces aux problèmes sociaux qui ne cessent de s'accumuler. La coalition regrette que des rappeurs ou des blogueurs soient poursuivis en justice, à l'heure où des instigateurs de la violence, de la haine et de la discorde continuent d'opérer en toute impunité, et alors que l'institution judiciaire n'est pas encore tout à fait indépendante. Mardi 2 juillet, sera rendu le verdict du procès en appel du rappeur tunisien Alaa Yaâcoubi, connu sous le nom de « Weld El 15 », condamné, le 13 juin dernier, en première instance, à deux ans de prison ferme pour une chanson diffusée sur « You tube », jugée insultante pour les forces de sécurité. Ce procès intervient 15 mois après celui de deux blogueurs, Jabeur Mejri et Ghazi Beji, qui ont été condamnés, le 28 mars 2012, à 7 ans et demi de prison, une peine très sévère et sans précédent, pour avoir diffusé sur leurs pages facebook des écrits et des caricatures jugés offensants pour l'Islam. Le tribunal avait rendu son jugement sur la base du code pénal (articles 121 ter, et 226) et du code des télécommunications (article 86).Des textes que Ben Ali utilisait pour régler ses comptes avec ses adversaires politiques et bâillonner la liberté d'expression. La coalition s'étonne que des peines aussi lourdes soient prononcées contre des jeunes qui se sont exprimés dans un style certes provocateur mais qui, dans les sociétés démocratiques, ne conduit pas nécessairement à la prison. La coalition demande, en conséquence, l'annulation des jugements prononcés contre ces jeunes et la cessation du recours au code pénal et aux peines privatives de liberté dans les délits d'opinion, comme c'était le cas sous l'ancien régime. La coalition exprime, par ailleurs, sa profonde indignation et sa vive condamnation de la recrudescence des agressions systématiques contre les journalistes et les professionnels des médias, à l'occasion de l'accomplissement de leur mission, alors que les auteurs de ces agressions et leurs commanditaires bénéficient, étrangement, de l'impunité la plus totale. La coalition réclame l'application du décret-loi n°115 de l'année 2011 relatif à la liberté de la presse, de l'impression et de l'édition, qui est conforme aux standards internationaux en matière de liberté d'expression et de restrictions à cette liberté, et qui garantit, dans son article 14, une protection du journaliste et criminalise son agression. - Ligue Tunisienne pour la défense des Droits de l'Homme (LTDH) - Syndicat national des Journalistes Tunisiens (SNJT) - Syndicat général de la culture et de l'information relevant de l'UGTT - Syndicat Tunisien de la Presse Indépendante et de la presse des Partis (STPIP) - Syndicat Tunisien des Radios Libres (STRL) - Association « Yakadha » pour la démocratie et l'Etat civil - Centre de Tunis pour la Liberté de la Presse (CTLP) ». Investir en Tunisie