Lors de déclarations séparées faites lundi 07 octobre 2013 à la TAP et à Mosaïque FM, le président de la Commission économique de l'UTICA, Nafaa Ennaifar a mis en garde contre les risques que sera appelé à encourir le pouvoir d'achat des classes moyennes. Les mesures fiscales que compte prendre le ministère des Finances pour la loi des finances 2014 entraînent ce danger. M. Ennaifar a même averti que les nouveaux taux d'imposition pourraient, s'ils venaient à être appliqués, nuire considérablement à la classe moyenne tunisienne, voire contribuer à sa paupérisation. Une fois ces mesures fiscales entrées en vigueur, a-t-il assuré, 10% des revenus de la classe moyenne pourraient se volatiliser. « Pire, la capacité d'épargne de cette catégorie sociale, cheville ouvrière de l'économie nationale, pourrait s'effondrer et pousser à l'exode des cerveaux ». Il a vivement critiqué « les aberrations » qui caractérisent cette loi des finances et la précipitation dans laquelle les mesures fiscales ont été prises. Ainsi en est-il du passage de 30% à 35% de l'imposition des personnes disposant d'un revenu annuel supérieur à 40 mille dinars. Egalement l'augmentation de 1% à 3% de la redevance de compensation imposée aux personnes physiques dont le revenu net dépasse 20 000 dinars ou encore l'augmentation de 25% de la taxe de circulation (vignette auto) sans oublier la création d'une nouvelle taxe sur les voitures dont la puissance est supérieure à 4CV. Toutes ces mesures impopulaires seront mal acceptées par le citoyen. Plutôt que de recourir à de telles mesures aberrantes et iniques, M. Ennaifar estime qu'il aurait été plus indiqué de rationaliser les dépenses publiques, d'optimiser leurs charges d'exploitation et de s'attaquer à l'économie informelle. « Il ne s'agit pas de renoncer complètement à ces mesures, a-t-il souligné, mais de bien les étudier de manière à ce qu'elles n'affectent pas le pouvoir d'achat du citoyen ». Enfin, M. Ennaifar a appelé le gouvernement à tirer les enseignements des expériences passées, à faire preuve de clairvoyance et à adopter une approche consultative avec les différents acteurs économiques avant d'instaurer de telles mesures. M. BELLAKHAL