L'interdiction formelle faite aux femmes saoudiennes de ne pas prendre le volant, sous peine d'encourir de lourdes sanctions, a incité certains esprits chagrins parmi les pseudo-prédicateurs réactionnaires et illuminés de cogiter certaines fatwas dont la dernière-née met en garde contre les effets néfastes de la conduite sur…les ovaires. Des femmes militantes osent cependant braver ces interdits en se filmant en train de conduire, en organisant des journées spéciales de revendication de leurs droits. Cependant, la puissance des pressions du ministère de l'Intérieur finit par les démobiliser. Les femmes saoudiennes ne sont pas isolées dans leur lutte. Elles obtiennent assez souvent le soutien de composantes de la société civile saoudienne, ou encore d'artistes. La dernière initiative est venue du comédien saoudien Hichem Fageeh qui se présente aussi comme un militant pour les droits sociaux. Il a trouvé le moyen soft de dissuader ses compatriotes de prendre le volant. Il a réalisé un remake du tube de Bob Marley « no woman no cry » adapté, dit-il, « aux valeurs saoudiennes ». La chanson entièrement a capella devient « no woman no drive ». Elle vise à dénoncer l'absurdité des arguments avancés par les opposants aux femmes qui conduisent et ironise particulièrement le prétendu danger sur les ovaires avancé par Sheikh saleh al-Louhaidan. Extrait : « Je me souviens quand tu t'asseyais dans la voiture familiale, mais à l'arrière. Les ovaires en bonne santé et en sécurité. Comme ça, tu as pu faire plein d'enfants. Beaucoup d'amis, nous avons eus, et beaucoup d'amis, nous avons perdus sur l'autoroute (…) donc jette tes clés de voiture ! Sœur, ne touche pas à ce volant », fredonne-t-il. M. BELLAKHAL