A l'occasion de l'ouverture de la 5ème conférence économique africaine sur le thème « Etablir un plan d'action pour la relance économique et la croissance à long terme de l'Afrique », M. Mohamed Ghannouchi a prononcé le discours officiel de la Tunisie. Organisée par la Banque africaine de développement (BAD) et la Commission économique des Nations- Unies pour l'Afrique (CEA), la conférence a réuni le top management des pays africains. Le premier ministre a relevé que « la Tunisie et la BAD entretiennent, depuis de longues années, des rapports privilégiés. La liste de projets réalisés en commun témoigne de la qualité de cette relation ». Il a affirmé que « l'Afrique a plutôt bien résisté à la crise. La croissance en 2009 a été positive, de l'ordre de 2,5%, grâce à la vigueur de la demande intérieure et à l'important soutien de ses partenaires, en tête desquels la Banque Africaine de Développement ». La croissance prévue tourne entre 4,5% en 2010 et 5,2% en 2011. Le continent, qui ne contribue qu'à 2,5% de la richesse mondiale et 3,5% des exportations internationales, représente un milliard d'habitants soit 15% de la population mondiale. Le premier ministre a appelé au développement des marchés boursiers perçus, également, comme un important levier à la disposition des autorités afin de favoriser l'investissement. Une demande qui reflète la volonté de booster les partenariats puisque le volume des échanges commerciaux entre les Etats africains ne dépasse pas 10% alors que celui entre les pays asiatiques est aux alentours de 40%. De même, l'investissement intra africain ne représente que 13% alors qu'il est estimé à 30% en Asie. En cinq ans, la conférence économique africaine est devenue un forum de premier plan qui regroupe des universitaires et des praticiens du développement parmi les plus réputés dans le domaine de l'économie. La conférence examine la situation de l'Afrique au lendemain de la crise économique mondiale. Le monde en développement continue à ressentir les effets de la crise avec plus d'intensité qu'ailleurs. En Afrique, les effets de la crise sur les flux de capitaux, les volumes d'exportation et les prix, les transferts de fonds et le tourisme ont été de grande magnitude. La crise menace d'inverser les tendances de l'investissement privé et met en péril les gains de la bonne performance économique enregistrée depuis 2000. Toutes ces questions et les perspectives économiques pour l'Afrique sont débattues au cours de plusieurs sessions thématiques. Le commerce Chine-Afrique, le rôle du secteur privé, la promotion de l'épargne et l'investissement en Afrique, la création de nouveaux produits financiers africains, le financement du développement, la politique budgétaire, la gouvernance, la croissance verte et l'intégration régionale font partie des thèmes les plus importants qui sont abordés dans ces sessions.