« Tunisia Solar International Conférence » a démarré ses travaux ce matin pour deux journées de travaux avec un programme riche en interventions animées par des responsables et experts venant de l'Algérie, l'Allemagne, l'Egypte, le Japon, la Jordanie, la Libye et le Maroc. M. Chakib Nouira (Président de l'IACE) a indiqué que le programme solaire tunisien émane des proximités entre la Tunisie et l'Europe d'une part, et entre le désert (principale zone de production) et la côte (zone de consommation et d'exportation), d'autre part. M. Sadok Ben Jemaa, Président du CCNRT, a insisté sur l'importance de la recherche scientifique via un réseau académique spécialisé dans les énergies renouvelables. Une proposition qui trouve son fondement dans un nombre de plus en plus important des projets reliant les pays du méditerranéen et d'autres partenaires. Le point de vue du gouvernement italien a été présenté par le secrétaire d'Etat auprès du Ministre italien de l'Economie et du Développement en charge des Energies Renouvelables, M. Stefano Saglia. Le responsable italien a souligné l'importance de la Tunisie dans la carte énergétique de l'Afrique du Nord tout en indiquant que le développement des infrastructures peut booster d'avance la coopération sur les différentes activités du secteur. Le discours officiel du premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, a présenté le point de vue de la Tunisie en indiquant que la terre tunisienne est encore riche de carburants malgré que notre pays ne soit pas qualifié de « grand producteur mondial ». Avec 54 permis de recherches, la Tunisie dispose de 30 sites d'exploitation en présence de multiples compagnies de nationalités différentes. Le premier ministre a indiqué que le défi national reste la limitation de l'intensité énergétique à travers la multiplication des audits surtout dans les secteurs à hautes consommations. Ce programme a permis de renforcer l'indicateur d'efficacité énergétique (actuellement de 300 kilogrammes équivalent pétrole pour la production de mille dinars (D) de PIB). L'objectif pour 2016, est, donc, de réduire cet indicateur, à 275 KEP"1000 D. Le passage de 55 mégawatts en énergies renouvelables à 144 mégawatts (en 2010) pour atteindre 1000 mégawatts en 2016 ne peut qu'illustrer l'effort national et les investissements accordés à ce créneau malgré son coût élevé. Un défi qui repose sur l'importance de la technologie pour réduire les couts et les rapprocher aux niveaux normaux de la production. La capacité maximale pour les énergies renouvelables en Tunisie tourne autour des 4700 mégawatts dont 1700 en solaire et 1800 en éolienne. M. Ghannouchi a indiqué que la stratégie de promotion des énergies renouvelables a, également, pour composante, le développement d'une industrie dans ce domaine, le but étant de tirer profit des progrès technologiques accomplis en la matière, d'y stimuler les investissements, booster la croissance et créer des emplois au profit des diplômés du supérieur. Il a rappelé, à cet effet, la création de 4 unités de production de composants de capteurs photovoltaïques et de 8 unités de fabrication des chauffes eau solaires en appui au programme visant l'installation de 80 000 mètres carrés de panneaux solaires par an. Le Premier ministre a relevé que le programme de promotion de l'énergie éolienne en Tunisie, a permis d'accroître la valeur ajoutée de cette filière énergétique de 40%. La conférence est avant-gardiste par rapport à un grand plan solaire tunisien composé par 40 projets. Ce plan doit voir le jour dans un contexte un peu difficile vu les contraintes de financement, la rentabilité, les problèmes techniques surtout au sud tunisien (le sable et son impact sur les équipements par exemple). Les participants ont indiqué un ensemble de problèmes à débattre afin de garantir la performance du plan solaire ainsi que l'ensemble des programmes énergétiques permettant de faire de la Tunisie un pôle régional en matière des énergies renouvelables.