Après Sigma Conseil et Prodata c'est le tour aujourd'hui de l'institut d'analyse Media Scan Tunisie qui vient réaliser un nouveau sondage, portant sur les aspirations de la population, mais aussi ses craintes après la chute du régime de Ben Ali. Réalisé sur 775 hommes et femmes (âgés de 12 et plus), interrogés du 11 au 17 février en Tunisie, ce sondage respecte les règles de répartition géographique et de représentation par catégorie socioprofessionnelle. Selon la population tunisienne, « Angoisse et Peur & Joie et Allégresse » sont les maîtres mots pour décrire la période de transition du 14 janvier 2011. Pour la période avenir, 70% des sondés estiment que « la confiance » sera l'un des maître-mots de cette poste-révolution. Il s'agit de leur première source d'optimisme, loin devant l'accroissement des libertés (5%), l'avènement de la démocratie (4%) ou l'amélioration du niveau de vie (3 %). Par ailleurs, 84% des personnes interrogées se déclarent « optimistes » face à l'avenir contre 16 % qui se disent « pessimistes ». Selon eux, ceux-ci craignent principalement pour leur sécurité (46%). Ainsi, 28% de la population sont pessimistes pour la déstabilisation sur le plan politique, 19% d'eux pour la vision floue et 11% pour les prolongements de l'ancien régime notamment avec les nombreuses manifestations anti-gouvernementales. Quand on leur demande dans quels domaines ils pourront aider à bâtir une nouvelle Tunisie, 23 % des tunisiens prônent la solidarité, alors que seulement 10 % pensent qu'il faut arrêter les grèves et 14 % souhaitent « retourner à une vie quotidienne », contre 14 % estiment qu'il faut « travailler plus ». Pour 65% des interrogés, la révolution a avant tout des racines sociales (manque de solidarité, sécurité menacée, pauvreté…). Cependant, 60% d'eux pensent qu'elle a des motifs économiques (chômage, manque d'investissement…). Quant aux raisons politiques, elles viennent à la 3e position ; 51 % des sondés estimant que les révolutionnaires aspiraient à plus de liberté d'expression et de la démocratie. Concernant les prochaines élections, 61 % de l'échantillon interrogé croit à un scrutin loyal et 21% d'eux croit à la démocratie, alors que 37 % fait état de craintes quant à la transparence des élections. Ainsi, 28% de la population redoute un « prolongement de l'ancien régime ».