Les propos de Farhat Rajhi ont fait l'effet d'une bombe et ont suscité des réactions controversées entre partisans et détracteurs. Plusieurs facebookers ont manifesté leur sympathie pour le magistrat. Les vidéos publiées sur Facebook par deux anciens de l'IPSI, Hamdi Ben Salah et Najwa Hammami ont eu pour contenu des déclarations de M. Farhat Rajhi, ancien ministre de l'Intérieur au gouvernement provisoire qui a fait des révélations d'une grande gravité. M. Rajhi a traité de menteur le Premier ministre du gouvernement de transition, M. Béji Caïd Essebsi qui l'a démis de ses fonctions en annonçant qu'il l'avait promu en le nommant président du Haut comité des droits de l'Homme et des libertés fondamentales. Il a accusé le général Rachid Ammar de préparer un coup d'Etat. Il a fait part de la volonté des Sahéliens de garder le pouvoir pour eux. Il a affirmé que Kamel Letaïef est le véritable homme fort du régime et que c'est lui qui décide de tout, mais sans se montrer. Deux réactions, sensiblement les mêmes, ont été aussitôt répercutées par des radios privées, celles de MM. Kamel Letaïef et Moez Sinaoui, responsable de la communication au Premier ministère qui ont exprimé leur étonnement face aux déclarations de l'ancien ministre de l'Intérieur. M. Letaïef affirme qu'il ne connait pas Farhat Rajhi et que les propos tenus n'émanent pas de quelqu'un en possession de tous ses esprits et sont la preuve qu'il est étranger à la politique. M. Sinaoui a situé à trois niveaux la gravité des affirmations de M. Rajhi : en tant que haut responsable, M. Rajhi est tenu par l'obligation de réserve. L'offense visant l'armée est déplacée, sachant l'intégrité de ce corps. Les relents régionalistes ne cadrent pas avec la volonté d'union qui doit prévaloir. On est en droit de s'interroger, comme l'ont fait plusieurs internautes en réaction aux propos de M. Rajhi, sur l'opportunité des révélations émises en ce moment précis du processus devant mener le pays à des élections décisives pour l'avenir du pays. Il est vrai que plusieurs éléments troublent le paysage sociopolitique et nécessitent des éclaircissements : le pourrissement de la situation, les rumeurs les plus folles qui circulent de bouche à oreille, l'absence de sécurité, l'atmosphère de crainte et de suspicion qui s'emparent des citoyens et les dérives post révolution qui menacent le devenir de la Tunisie. Investir en Tunisie