République Tchèque-Portugal offre, ce soir à Varsovie, un quart de finale inattendu, opposant le collectif slave délié au jeu lusitanien articulé autour de sa star Cristiano Ronaldo. Les Tchèques ont trouvé leur équilibre dans un 4-2-3-1 parfaitement rodé, notamment grâce aux deux ailiers « mange-craie » Petr Jiracek (à droite) et Vaclav Pilar (à gauche), et ont surmonté à la fois un départ catastrophique, une défaite 4-1 contre les Russes au premier match, et la blessure de leur maître à jouer, Tomas Rosicky, encore très incertain pour ce match. Daniel Kolar tient bien son rôle depuis un match et demi. Les Portugais aussi ont trouvé leur onze de base en 4-3-3. Leur jeu est moins fluide, le milieu à trois Raul Meireles-Miguel Veloso-Joao Moutinho n'a pas la consistance du quintet tchèque, et leur buteur Helder Postiga n'a pas fait oublier Nuno Gomes. Mais pour les buts, ils peuvent compter sur leur super-star Cristiano Ronaldo, qui a marqué ses premiers buts du tournoi contre les Pays-Bas (2-1, un doublé du Madrilène), plus que jamais candidat au Ballon d'Or. Comme les Tchèques, les hommes de Paulo Bento ont manqué leur premier match, mais dans de moindres proportions, s'inclinant 1-0 contre l'Allemagne au terme d'une partie où ils ont aussi été un peu malchanceux. La Selecçao a d'ailleurs déjà frappé quatre fois les poteaux depuis le début du tournoi ! Difficile de désigner un favori entre les Tchèques, vainqueurs du « groupe de la vie » (devant la Grèce, la Russie et la Pologne) et les Portugais sortis du « groupe de la mort » (derrière l'Allemagne mais devant les Pays-Bas). Le génie retrouvé de Cristiano Ronaldo pourrait faire pencher la balance. Les Tchèques eux risquent d'être privés de leur star, Rosicky, touché au tendon d'Achille droit, qui pourrait jouer avec des anti-inflammatoires, mais au risque d'aggraver sa blessure. Le choc des « durs » Outre le duel entre les deux têtes d'affiches Petr Cech et Cristiano Ronaldo, le premier quart de finale de l'Euro vaut également pour le choc entre « durs », Pepe le redoutable défenseur central portugais, qui a notamment écopé de dix matches de suspension avec le Real Madrid pour ses violences, et Milan Baros, l'attaquant de pointe du sélectionneur tchèque Michal Bilek. Baros est le joueur qui a commis le plus de fautes au premier tour de l'Euro (14), tous postes confondus ! L'histoire des confrontations entre les deux pays à l'Euro les laisse à égalité. Les Tchèques avaient éliminé le Portugal (1-0) au même niveau de la compétition en 1996, avec un lob de Karel Poborsky entré dans la légende de l'Euro, mais lors de la dernière édition, les Lusitaniens avaient pris leur revanche en poules (1-3). La belle vaut une demi- finale contre le vainqueur d'Espagne - France.