Selon deux syndicats des forces de sécurité, il faut revenir sur la décision de se retirer de la ville Le calme est revenu, hier, dans la ville de Douz, après une nuit de violentes agitations, au cours de laquelle des manifestants ont incendié le poste de police et celui de la garde nationale, ainsi que des voitures de la sûreté. Un couvre-feu avait été décrété, vendredi soir (de 20h00 à 6h00). Le lendemain matin, des citoyens de Douz ont, pris l'initiative, avec l'aide d'agents municipaux, de nettoyer les rues devenues, l'espace d'une nuit, des champs de bataille avec des pneus brûlés, des voitures calcinées et des pierres dispersées, notamment à l'entrée nord de la ville, a constaté l'agence TAP sur place. Les heurts entre police et manifestants avaient commencé mardi 2 juin, lorsqu'un groupe de jeunes chômeurs furent empêchés d'organiser un sit-in près d'un champ de production de gaz à Bir Haj Brahim (sud de Douz), pour réclamer leur intégration. Les vagues de violences se sont poursuivies, ces derniers jours, au cours desquels la police a procédé à des arrestations. Le syndicat des fonctionnaires de la Direction générale des unités d'intervention et le syndicat général de la Garde nationale ont insisté samedi sur la nécessité de revenir sur la décision de se retirer de la ville de Douz (Kébili) où des heurts ont éclaté mardi 2 juin entre manifestants et forces de l'ordre. Ils ont appelé à la nécessité de renforcer le déploiement des forces de sécurité intérieure dans la région et à l'ouverture d'une enquête sur la situation qui prévaut dans la ville. La situation s'est dégradée vendredi soir lorsque les sièges de la Garde nationale et du District de la sûreté nationale à Douz ont été incendiés par des manifestants. Un couvre-feu a été décrété dans la ville de 20h00 à 06h00. Les forces de sécurité se sont alors retirées et l'Armée nationale s'est déployée dans les principales rues de la ville de Douz où le calme a été rétabli hier. Dans un communiqué conjoint, les deux syndicats ont estimé que la décision de se retirer en cette conjoncture est « une erreur totale » qui « laisse augurer de nombreuses menaces au vu des développements de la situation à l'échelle régionale.» Evoquant la situation sécuritaire dans la ville de Douz, Faouar, Jemna, Kalâa, Zafrana et Rahmet, les deux syndicats ont pointé du doigt « un encadrement défaillant et un manque de coordination entre les différents corps des forces de sécurité », réclamant l'organisation d'opérations conjointes tout en garantissant les moyens d'intervention requis. Il s'agit aussi, selon les deux syndicats, « de garantir la protection des bâtiments publics et du drapeau national où qu'il soit brandi et de sévir contre les extrémistes ».