Par M'hamed JAIBI En remportant le prix de la FAO pour les objectifs du millénaire en matière de développement, la Tunisie vient de montrer au monde entier l'ampleur de son engagement en la matière, malgré tous les retards que la Révolution a inévitablement induits. L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), basée à Rome, vient ainsi de décerner à la Tunisie le prix 2015 des pays qui sont parvenus à atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) «dans le domaine de la lutte contre la pauvreté et la réduction du nombre d'habitants se trouvant au seuil de la pauvreté». Le prix a été remis le 7 juin au chef du gouvernement, Habib Essid, qui l'a reçu, au nom de la République tunisienne, des mains du président de la FAO, José Graziano Da Silva, en marge de la 39e session de la conférence de l'organisation, qui se tient à Rome du 6 au 13 juin. Dans un environnement national caractérisé par les mises en cause, l'agitation sociale, les grèves démesurées, le sabotage de la production et la campagne antipétrole, la nouvelle étonne et remonte le moral. Car elle signifie clairement que les organisations onusiennes restent convaincues qu'il est essentiel de faire la part des choses, et de reconnaître l'apport réel de l'engagement social et humain consenti par la Tunisie avant, pendant et après la Révolution, malgré l'ampleur des malversations constatées. C'est une nouvelle qui vient recharger les batteries du gouvernement Essid, et donner à l'Assemblée les raisons d'espérer dépasser toutes les embûches qui se dressent devant le vaste chantier de réformes qui s'imposent. Devant le verdict d'inconstitutionnalité du Conseil supérieur de la magistrature, face à l'annulation du décret-loi de confiscation des biens mal acquis de l'ancien régime, au regard de la mise en doute de tout l'édifice énergétique du pays... Et la véritable sédition que certains alimentent dans le sud du pays, après l'avoir totalement paralysé.