Leïla Chettaoui : « Nous espérons faire passer cette loi avant les vacances parlementaires prévues à la mi-juillet » A la suite des attaques terroristes des derniers jours à Sidi Bouzid et Jendouba qui ont coûté la vie à quatre membres de la garde nationale ainsi que plusieurs blessés, des élus ont tenu à organiser hier une conférence de presse au Bardo pour réaffirmer leur soutien aux efforts des forces de sécurité et de l'armée dans la lutte contre le péril terroriste. Un soutien qui se traduit notamment par une détermination des commissions concernées par la lutte contre le terrorisme, "à doter les acteurs sur le terrain d'un appui législatif". Critiqués pour le retard qu'elle a accumulé depuis le début de la mandature, dans l'examen du projet de loi sur la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent, des membres de l'Assemblée tentent de se rattraper en réaffirmant que "la lutte contre ce fléau est une responsabilité partagée entre les institutions de l'Etat et l'ensemble des composantes de la société". La députée de Nida Tounès, Leïla Chettatoui, explique que ce retard est en grande partie lié au fait que la commission de législation générale a été débordée d'une part par la loi portant création du Conseil supérieur de la magistrature et d'autre part par l'examen du projet de loi sur la cour constitutionnelle. "Néanmoins, affirme la députée, la commission a entamé la semaine dernière l'examen du projet de loi antiterroriste. Nous espérons pouvoir faire passer cette loi, pourquoi pas, avant le début des vacances parlementaires, prévues à la mi-juillet". La nidaiste explique également que le projet de loi sur la répression des atteintes contre les forces armées reste dans les tiroirs du bureau de l'Assemblée. Dans les prochains jours des députés rencontreront le président de l'Assemblée, Mohamed Ennaceur, pour mieux comprendre le sort de ce projet. Le président de la commission des affaires administratives, Jalel Ghedira, a de son côté estimé que les forces armées ont un besoin urgent en formation et en équipements logistiques. Il a rappelé que la loi de finances de l'année 2013 avait prévu la création d'un fonds national de lutte antiterroriste. "L'ARP veillera à inciter le gouvernement à la publication des textes réglementaires pour activer ce fonds", a-t-il dit. Le responsable parlementaire a aussi affirmé que l'ARP veillera, en coordination avec le gouvernement, à l'amélioration des moyens d'action des forces armées dans la guerre contre le terrorisme. Il a rappelé que la commission des affaires administratives avait proposé, lors de l'audition du ministre de l'Intérieur, d'encourager l'investissement dans les industries sécuritaires (équipements infrarouges, boucliers...). De son côté, le président de la commission de sécurité et de défense, Lotfi Ennabli, a affirmé que la Tunisie fait face, aujourd'hui, à une équation difficile concernant l'armement de ses forces entre compter sur ses propres moyens ou s'associer avec de grandes puissances à l'instar des Etats-Unis ou encore l'Union européenne, tout en préservant la souveraineté nationale. Sur cette question, la députée Leïla Chettaoui a indiqué que la commission de l'organisation de l'administration et des affaires des forces armées entamera dès la rentrée des contacts avec des commissions similaires dans les parlements européens et internationaux, afin de les inciter à soutenir les efforts de la Tunisie dans la lutte contre le terrorisme.