C'est la ville de Kairouan qui continue à détenir, cette année, le record du nombre de suicides le plus élevé, suivie des villes de Sidi Bouzid et de Bizerte. 15 cas de suicide viennent d'être enregistrés dans cette ville, contre respectivement 9 et 7 cas à Sidi Bouzid et Bizerte. 225, c'est le nombre de mouvements de révolte qui ont eu lieu sur tout le territoire au cours du mois de mai. Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux a présenté, hier, son dernier rapport sur les mouvements sociaux qui ont secoué les régions au cours du mois de mai dernier. C'est le sud qui s'est caractérisé par le plus grand nombre de mouvements de protestation. La région du bassin minier s'est enflammée suite aux décisions relatives au plan de réforme décidé par un Conseil ministériel restreint. Selon le rapport présenté par M. Abdessatar Sahbani, membre du Ftdes et président de l'Observatoire social tunisien (OST), la région de Faouar dans le gouvernorat de Kébili fait partie des zones du sud qui ont connu de violents mouvements de protestation réprimés par la police. La colère des habitants qui a été provoquée par les politiques de gestion et de recrutement du personnel des sociétés d'exploitation pétrolière de la région a fini par dégénérer en un mouvement de révolte qui a été réprimé par les forces de l'ordre, ce qui a conduit à l'intervention de l'armée et l'établissement d'un couvre-feu. Toujours selon le rapport, les revendications à l'origine des mouvements de protestation sont essentiellement de nature sociale et économique. Rarement pacifiques, ces mouvements ont pris une tournure agressive et violente dans plusieurs localités (blocage de route, pneus brûlés, tentatives de suicide...). Dans les régions de Gafsa, Kairouan, Sidi Bouzid, Kébili, Médenine, Jendouba, Bizerte....les revendications qui ont conduit aux mouvements de protestation étaient d'ordre social. Les habitants de ces régions sont descendus dans la rue pour revendiquer leur droit à l'emploi ainsi qu'une politique de développement régional. Dans les gouvernorats de Tunis, Gabès, Béja et Tozeur, ce sont des revendications d'ordre professionnel qui ont donné lieu à des mouvement sociaux pour la majorité pacifique. Triste record du nombre de suicides dans la ville de Kairouan Plusieurs secteurs professionnels ont observé des mouvements de protestation pour l'amélioration du statut de base et des conditions matérielles ainsi que la régularisation de la situation professionnelle des agents contractuels. La dernière en date: celle des instituteurs et des professionnels de la santé. Dans les régions de Kasserine, Sidi Bouzid, Jendouba et Médenine, les revendications qui ont conduit à des mouvements de protestation sont liés à des besoins d'ordre primaire. Les habitants de ces zones qui sont descendus dans la rue ont réclamé l'amélioration de l'infrastructure de leurs villes pour promouvoir le développement régional ainsi que l'accès à l'eau potable et à l'électricité. Dans les gouvernorats de Gabès et Monastir, les habitants ont manifesté pour dénoncer la pollution environnementale de leur ville. S'exprimant, par ailleurs, sur les cas de violence et de suicide, le président de l'OST a signalé que les cas de suicide ont augmenté par rapport à l'année dernière, avec 274 cas de suicides et tentatives de suicide contre 100 cas en 2014. Au cours du mois de mai, 59 cas de suicide ont, par ailleurs, été recensés contre 49 en avril dernier. C'est la ville de Kairouan qui continue à détenir le record du nombre de suicides le plus élevé, suivie des villes de Sidi Bouzid et de Bizerte. 15 cas de suicide viennent d'être enregistrés dans cette ville, contre respectivement 9 cas et 7 cas à Sidi Bouzid et Bizerte.