L'étudiant qui opte pour un établissement universitaire tunisien ne débourse que sept mille euros par année, alors qu'il mise sur environ vingt mille pour des études comparables en France Une vingtaine d'universités tunisiennes, publiques et privées, participeront au salon baptisé «Campus Tunisie» qui se déroulera, du 4 au 6 août prochain, à Abidjan, la capitale économique de la Côte d'Ivoire, pays plateforme de cette sous-région. C'est un changement de cap dans la stratégie de prospection des marchés subsahariens, a expliqué à La Presse, M. Riadh Azaïez, directeur général de l'agence AZ.com, organisateur du salon, en marge de la conférence de presse tenue au siège de la Maison de l'Exportateur, en présence du ministre de l'Education, M. Néji Jalloul, et la P.-d.g. du Cepex, Mme Aziza Htira. Les dirigeants des universités tunisiennes partaient en solo pour approcher leurs clients et tenter de nouer des affaires dans les pays de l'Afrique subsaharienne, rappelle-t-il, et revenaient satisfaits par le peu de contrats conclus, des inscriptions dans le cas d'espèce. Pourtant, le flux des étudiants ressortissants de cette sous-région, la Côte d'Ivoire en premier, offrait de plus larges perspectives, jusque-là très peu exploitées par les institutions tunisiennes, faute d'une offre complète et structurée. Résultat : les universités de la place n'ont réussi à capter qu'environ 1.500 étudiants, alors que, ne serait-ce que pour cette année, la Côte d'Ivoire compte quatre-vingt mille nouveaux bacheliers dont plus de 60% devront s'inscrire obligatoirement dans des filières privées.Les plus aisés partiront aux Etats-Unis, au Canada et en Europe, explique M. Azaïez, alors que les autres devraient trouver d'autres universités, sous d'autres cieux. Et de là découle l'un des objectifs de «Campus Tunisie» : proposer une nouvelle adresse aux bacheliers ivoiriens. Une fois annexées dans le carnet d'adresse des bacheliers, les universités tunisiennes pourraient tripler leurs effectifs en étudiants dès la rentrée universitaire 2015-2016, selon les estimations de l'organisateur de ce salon dédié à l'enseignement supérieur et aux filières techniques (formations diplômantes). Et plus généralement, le nombre des étudiants en provenance des pays subsahariens pourrait passer du simple au double, soit de sept mille à près de quinze mille, en une seule année. Et la place tunisienne ne manque pas d'atouts pour se tailler une place de choix sur le marché ivoirien. L'étudiant qui opte pour une université tunisienne ne débourse que sept mille euros par année universitaire, alors qu'il mise environ vingt mille euros pour des études comparables en France, selon l'un des professionnels présents dans la salle. Après l'organisation de salons thématiques à Abidjan, à savoir Consultafric (TIC), Bativoire (BTP), Saydalya (santé), c'est le tour des universités de travailler main dans la main pour former une réelle force de frappe en vue de se tailler une place de choix sur le marché ivoirien, porte d'entrée à la sous-région de l'Afrique de l'Ouest.