Il n'y a pas que les gros moyens qui peuvent ramener des résultats à la hauteur Au sein des clubs, on parle toujours des moyens pour justifier les contre-performances. C'est une antienne qu'on n'a de cesse de susurrer de la part des dirigeants qui gèrent mal leurs clubs ou qui sont en manque d'idées. L'argent, on n'en doute pas, c'est le nerf de la guerre comme on le dit. Mais il n'est pas tout, car avoir beaucoup d'argent et ne pas savoir le placer, cela revient au même. C'est le cas de certains de nos «grands» qui dépensent sans lésiner mais souvent à fonds perdus. Au final, les résultats ne suivent pas. L'EST est un parfait exemple de ce grand gâchis qui perdure depuis au moins trois saisons. Que de techniciens furent engagés pour être remerciés dans le meilleur des cas au bout de quatre ou cinq mois! Les cas de Krol, Desabre, de Moraïes et de tant d'autres sont édifiants avec tout ce que cela a entraîné comme compensations qui se chiffrent à des centaines de milliers de dinars. Et que de joueurs ont foulé le gazon du parc B et l'ont quitté sur la pointe des pieds, soit prêtés, soit définitivement remerciés! La liste de ces recrues (locales et étrangères) complètement ratées est longue, très longue, surtout au cours des deux dernières années. Les dédommagements y afférents sont on ne peut plus coûteux pour les caisses du club. Le président «sang et or» dit souvent que c'est lui qui paie, on peut le croire sur parole, mais même si c'est de l'argent puisé dans ses propres fonds, c'est toujours de l'argent jeté par la fenêtre. Cela dit et pour ne pas prêter le flanc à une polémique stérile sur le sujet, nous demeurons convaincus que le bon conseil suggère que l'on se doit d'être regardant pour placer cet argent dans des opérations qui rapportent. Savoir placer son argent ! Nous avons pris le cas de l'EST, mais d'autres clubs ne sont pas exempts d'un tel comportement, c'est le cas du CA au cours de ces trois dernières saisons où tant de dépenses ont été faites pour pas grand-chose, même si on peut se targuer d'avoir remporté le titre de champion à l'issue de l'exercice 2014/2015. Bref, l'argent n'est pas toujours synonyme de réussite. Et on peut, avec peu de moyens, réussir des miracles. C'est le cas du CSHL, vainqueur de la Coupe de Tunisie face au CA en 1985 et également face à l'ESS en 2001. Idem pour l'OB qui remporta les deux éditions 1993 et 2010. Pourtant, ces deux clubs ont des moyens tout ce qu'il y a de plus limités. Mais quand la bonne gestion est au rendez-vous, toutes les embûches sont aisément écartées. Cela s'est vérifié une fois de plus au cours du précédent exercice au cours duquel l'ESZ a agréablement surpris avec un parcours des plus éloquents où elle a pu freiner l'élan des supposés grands pour leur apprendre à faire preuve de plus d'humilité. Sur sa lancée, l'ESZ est qualifiée pour les demi-finales de la Coupe de Tunisie après avoir écarté le ST sur son terrain. Tout comme le CSHL qui a donné à l'EST une belle leçon de réalisme et de rage de vaincre, qualité qui fait défaut à l'ensemble «sang et or». D'autres exemples peuvent être cités, mais nous nous contentons de ces quelques cas pour signifier à tous ceux qui crient toujours pour réclamer davantage de moyens et de subventions que l'argent n'est qu'un élément dans la réussite et bien d'autres facteurs sont aussi importants que les moyens : la bonne gestion, l'encadrement adéquat des joueurs, la conviction et la foi en la mission dont on est investi. Toutes conjuguées, ces conditions permettent d'atteindre la performance escomptée et de générer les succès auxquels on prétend. L'argent est important, mais point déterminant.