Il ne reste que quelques jours pour la rentrée des classes, le grand souci des parents et des élèves est l'achat des livres et des cahiers scolaires qui se fait non sans un certain tracas, surtout lorsqu'il y a carence en livres et vente conditionnée des cahiers. Pourtant, le Centre national pédagogique, principal fournisseur, a suffisamment pourvu le marché en livres pour satisfaire toutes les demandes. Alors, d'où vient la spéculation ? Le rôle du Centre national pédagogique (CNP) est la publication et la distribution des livres scolaires conformément au programme établi par le ministère de l'Education ainsi que le contrôle de la qualité de la fabrication des cahiers numérotés qui bénéficient de la compensation de l'Etat. 3% des livres scolaires sont produits directement par le CNP et les 76% restants par des imprimeries privées. «Deux titres de livre n'existent pas sur le marché», indique une maman sortant d'une librairie à Tunis. «24 filières du CNP réparties sur tout le territoire disposent en principe de tous les titres», affirme Houcine Hosni, le directeur commercial du CNP au cours d'un entretien à la Radio Publique. Depuis le 24 juillet 2015, tous les livres scolaires ont été imprimés et mis à la disposition des Centres régionaux pédagogiques de tout le pays, et ce, depuis le 5 août 2015. Stabilité des prix de vente Il faut savoir que le papier du livre scolaire est non subventionné. Le prix de vente du livre n'a pas été modifié depuis 8 ans. La moyenne du prix de vente est de 2, 900 dinars. 56% des livres scolaires ont été acquis par les librairies correspondant à la demande des écoliers. D'ici la rentrée scolaire, le chiffre atteindra les 95%. Les ventes ont augmenté de 12% par rapport à l'année précédente. Pour ce qui est des cahiers compensés, le CNP contrôle donc la qualité de manière périodique, à savoir 3 à 4 fois par semaine par une équipe de professionnels du CNP. La qualité du papier des cahiers numérotés et non numérotés dits Wiro est la même, pourtant, le prix de vente diffère. Le prix du cahier Wiro peut dépasser les 10 dinars, ce qui est excessif par rapport au cahier numéroté dont le plus cher est à 1.200 dinar. Les grossistes mis en cause Certaines grandes librairies monopolisent le marché et imposent la vente conditionnée qui consiste en l'achat de livres contre l'achat de cahiers numérotés. «Ce n'est pas de notre faute, le fournisseur nous impose sa loi en exigeant l'achat des livres contre les cahiers numérotés», se désole un libraire. Par conséquent, c'est le deuxième maillon de la chaîne, en l'occurrence les grossistes que les fabricants et les libraires pointent du doigt. Selon le directeur commercial du CNP, la vente conditionnée disparaîtra d'ici la rentrée scolaire. Plus de 22, 6 millions de cahiers ont été fabriqués dont 20 millions seront liquidés à la rentrée des classes. Ce qui a été vendu actuellement est de l'ordre de 18, 9 millions de cahiers aux grossistes et quelques grandes librairies. Les imprimeries qui sont les fabricants des cahiers devraient renoncer à la vente conditionnée et aux grossistes d'abandonner à leur tour cette pratique pour que cela ne se répercute pas sur les détaillants et, par conséquent, sur les clients qui sont toujours victimes de ce genre de spéculation. Les services de contrôle du ministère du Commerce sont appelés à plus de vigilance et exercer davantage de pression pour que ce phénomène soit totalement éradiqué et que la rentrée scolaire 2015/2016 se déroule dans de bonnes conditions.