«Un manque de moins 80% de visiteurs dans les musées», c'est ce qu'a déclaré Ridha Kacem, directeur général de l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de la promotion culturelle (Amvppc). Ce manque est dû essentiellement à la diminution du nombre de touristes depuis les attaques terroristes du musée du Bardo et d'un hôtel à Sousse. Les musées et les sites archéologiques sont quasiment vides. Les Tunisiens ont rarement eu le réflexe de visiter ces lieux d'histoire et d'archéologie, pourtant tous les premiers mercredis du mois les entrées sont gratuites. Mieux, l'article 5 de l'arrêté du 2 novembre 2005 fixant les droits d'entrée aux musées, monuments historiques et sites archéologiques offre la gratuité aux élèves et étudiants tunisiens, aux enfants âgés de moins de 6 ans, aux membres du corps enseignant tunisiens, aux personnes handicapées et leurs accompagnateurs, aux journalistes professionnels, militaires et agents de l'ordre, aux personnes titulaires des cartes du conseil international des musées et du conseil international des monuments et sites, aux Tunisiens à l'étranger et étudiants, enfin aux associations à caractère culturel, social et sportif ou de jeunesse, etc. 235 mille entrées gratuites ont été recensées en 2013. Eviter les dérives Or, ces droits d'entrées gratuites ne sont pas utilisés par les concernés, soit par ignorance, soit tout simplement par négligence. Cela mène à des dérives de la part de certains organisateurs d'excursions qui, au nom d'associations à caractère culturel, font payer les participants les droits d'entrée dans les musées et sites archéologiques, alors que l'accès est gratuit. Ainsi, l'argent profite aux organisateurs et non aux musées. Par ailleurs, les écoles et lycées organisent des visites dans les musées mais de manière anarchique. Parfois, 500 élèves se rendent en même temps dans un musée avec un ou deux accompagnateurs, ce qui est infructueux du point de vue pédagogique. L'idéal est de recourir à la classe musée avec un nombre maximum de 30 élèves ou lycéens et pas moins de 4 accompagnateurs pour découvrir les événements marquants de l'histoire millénaire de la Tunisie dans des conditions acceptables avec des outils pédagogiques adaptés. L'organisation de telles visites devrait passer par le délégué de l'éducation pour davantage de sécurité pour les enfants et un meilleur rendu pédagogique. L'Amvppc est appelée à donner plus d'élan à cette initiative, élaborant un partenariat avec le ministère de l'Education. Un projet qui mérite réflexion.