En décidant d'entrer dans une grève de trois jours à partir d'aujourd'hui, les transporteurs risquent de paralyser le pays une semaine durant On croyait que la situation sociale tendue, ces derniers jours, allait se décanter à partir d'aujourd'hui à la suite des deux jours de grève observés jeudi et vendredi derniers par les instituteurs. Ces derniers, faut-il le rappeler, ont campé sur leurs positions initiales exigeant des promotions exceptionnelles que le ministère de l'Education considère comme exorbitantes. Et la présidence du gouvernement de se trouver dans l'obligation de détailler les majorations spécifiques dont ont bénéficié les instituteurs depuis 2011, des majorations qui se chiffrent par des centaines de dinars mensuellement (de 300 à 500 dinars selon les grades sans oublier les augmentations s'inscrivant dans les négociations de la fonction et du secteur publics). Malheureusement, les difficultés que rencontre le gouvernement ne se limitent pas uniquement à la grogne des instituteurs dont les membres du syndicat général observent un sit-in dans les couloirs du ministère de l'Education et menacent d'y rester jusqu'à satisfaction de leurs revendications. En effet, les conducteurs des véhicules se sont joints au mouvement général de contestation puisqu'ils ont décidé de débrayer à partir d'aujourd'hui jusqu'au mercredi 23 septembre. Ils revendiquent l'application de l'accord signé en mai 2014 avec la Chambre syndicale des entreprises de transport de marchandises, mais resté lettre morte depuis. En plus clair, les transporteurs ont décidé que leurs camions resteront cloués au sol durant trois jours (lundi, mardi et mercredi, soit les trois premiers jours de la semaine qui s'ouvre aujourd'hui). Et comme les congés de l'Aïd El Kébir vont démarrer mercredi prochain (le jour de Arafa), on risque de vivre toute une semaine sans approvisionnement, plus particulièrement au niveau des stations d'essence dont les citernes commencent déjà à se vider sans oublier bien sûr l'approvisionnement des commerces en produits alimentaires de base (surtout le lait). Comment les syndicalistes du transport expliquent-ils leur décision d'entrer en grève en cette période particulière au risque de paralyser le pays, une semaine durant ? «Nous ne sommes pas parvenus à un accord qui permet d'annuler la grève des transporteurs de marchandises prévue pour aujourd'hui lundi 21 septembre, demain mardi 22 septembre et après-demain mercredi 23 septembre. La Chambre syndicale des entreprises de transport relevant de l'Utica refuse d'appliquer l'accord relatif aux augmentations des salaires dans le secteur conclu en mai 2014». C'est l'essentiel de ce qu'a confié, hier soir, à La Presse Moncef Ben Romdhane, secrétaire général de la Fédération générale du transport relevant de l'Ugtt. «Nous avons proposé que l'enveloppe des augmentations soit échelonnée. Malheureusement, nos interlocuteurs ont rejeté nos propositions. Toutefois, les négociations restent ouvertes et nous sommes disposés à annuler notre grève à tout moment, à condition que l'accord de mai 2014 soit appliqué». Le montant de l'augmentation varie entre 25 et 30 dinars mensuellement», ajoute-t-il. On risque de voir les files s'allonger à n'en plus finir devant les stations-services, surtout que la majorité des automobilistes se préparent aux vacances de l'Aïd El Idha qui seront bien longues. D'ailleurs, hier, dimanche, un seul mot d'ordre : faire le plein même s'il faut faire la queue des heures durant.