Créer une culture citoyenne, démocratique, moderne et décentralisée... Tel est l'objectif principal sur lequel travaillait le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine depuis quelque temps La ministre de la Culture, Mme Latifa Lakhdhar, a tenu une conférence de presse, en présence des représentants de médias et d'artistes, dans la matinée d'hier pour donner un aperçu général sur les projets en cours de réalisation et sur le programme du ministère à moyen terme. «Nul ne peut ignorer que le ministère souffrait de plusieurs lacunes, mais nous œuvrons depuis un moment à tenir les choses en main. Il a fallu du temps pour diagnostiquer, cerner et remédier à ces problèmes». Après mûre réflexion, nous avons décidé d'adopter de nouvelles stratégies pour améliorer et développer la vie culturelle et les arts dans toutes leurs sections, notamment le cinéma, le théâtre, la danse, la musique et les arts plastiques. Problèmes à caractère urgent La ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine s'est arrêtée sur la situation de l'artiste, négligé et privé de moyens pour pouvoir créer, le problème du chômage des jeunes... Pour faire face à ce problème, la ministre a mis en place de nouvelles stratégies qui garantissent les droits de ces artistes dont une étude faite en collaboration avec l'Union européenne et des experts internationaux avec une augmentation de la subvention au profit des artistes et de leurs familles, la création d'une cellule de soutien pour l'artiste et le développement de l'aide sociale (91 artiste en ont bénéficié). Une autre décision à relever, la maintenance et la restauration de certaines maisons de la culture et bibliothèques... Les projets qui représentent d'importants enjeux et qui n'étaient pas encore entamé à l'instar de «Sfax capitale de la culture arabe 2016» et «La cité de la culture » sont en cours de réalisation. Pour le secteur des arts plastiques qui a été négligé, «nous avons enfin signé la convention de mécénat et ce dans le but de créer un musée national d'art contemporain, plus tard», a souligné la ministre. En ce qui concerne les manifestations culturelles et les festivals, nous œuvrons pour une démarche de décentralisation et pour raviver quelques manifestations traditionnelles à l'instar du festival de «Awassou» qui s'est éclipsé pendant quelques années. Les projets à venir Par ailleurs, une coopération avec plusieurs ministères, celui de l'Education, de l'Enseignement supérieur, de la Femme, de la Jeunesse est envisagée pour le développement du produit culturel tunisien, sa diffusion et pour donner la possibilité aux artistes de jouer leur rôle comme acteurs dans la vie culturelle convenablement. On compte par exemple enseigner les matières Media Literacy dans les maisons de la culture, l'histoire de l'art en Tunisie et dans le monde dans les universités, activer le rôle de l'attaché culturel, développer l'animation culturelle dans les hôtels, et ce, en collaboration avec les différents ministères ainsi que des coopérations avec les médias et les composantes de la société civile. «Toutes ces démarches sont conçues dans le but de créer un principe de culture citoyenne, démocratique, moderne et décentralisée», ajoute-t-elle. Certains établissements publics ont été, d'un autre côté, restaurés, d'autres ont été créés. Nous citons 5 nouvelles maisons de la culture qui ont été fondées cette année à (Matmata Jdida, Menzel Témime ,Gabès ,Ghannouch et Menzel Habib à Gabès). L'année prochaine, nous allons construire 13 nouvelles maisons de la culture et nous en restaurerons 6 autres. 159 clubs d'informatique ont été aussi créés au cours de cette année et nous allons en créer 44 autres», a encore révélé Mme Lakhdhar. Un centre national de communication culturelle, une cellule de coopération avec la société civile, un salon culturel et une nouvelle structure « mémoire et création » qui s'intéresse au patrimoine matériel et immatériel figurent aussi dans le programme des projets à réaliser. Dans le domaine des lettres, «nous devons tout d'abord remédier au problème des droits d'auteur et consacrer désormais davantage d'intérêt aux créateurs, leur redonner leur place dans la société, avoir accès aux manifestations culturelles et artistiques et revisiter le statut des bibliothèques publiques, encourager les bibliothèques ambulantes... Ainsi que la création d'un centre national du livre», a encore dit la ministre. Pour le cinéma, «nous avons déjà fait un pas avec la création du centre national du cinéma et de l'image et on œuvre à remédier au problème des salles de cinéma qui ont fermé ces derniers temps et on espère construire «la cité du cinéma», a-t-elle souligné. Dans le domaine théâtral, «on va construire deux autres centre d'arts dramatiques et scéniques à Sousse et à Kébili, le projet théâtre de la cité et quelques restaurations dans le théâtre national dont l'école du théâtre, la production théâtrale, les formations et les ateliers...», a encore annoncé la ministre. Dans le domaine de la musique et de la danse, on compte créer une école de danse classique et moderne en collaboration avec l'Institut Goethe de Tunis, à Borj Baccouche, après sa restauration. Enfin, dans le secteur des arts plastiques et en attendant la création d'un musée national d'art contemporain et moderne, on encouragera l'initiative artistique et la création de projets et on instaurera des foires ambulantes et des musés régionaux et un centre pour la recherche et la formation. Dans cette optique de décentralisation et d'encouragement à la création, le ministère de la Culture et de la Sauvegarde du partrimoine prépare un grand événement culturel. Il s'agit de la manifestation «Des créateurs, pour la vie», qui se tiendra mi-novembre prochain.