Le onze national joue une carte importante à Ndjamena, celle de son avenir en éliminatoires de la CAN 2012 Notre football vit décidément une situation très paradoxale. D'un côté, il place deux clubs (EST-CSS) sur le haut du pavé des compétitions continentales, de l'autre, notre onze national tremble pour sa qualification à la phase finale de la CAN 2012 dans un groupe pourtant largement à sa portée. Et ce sont ces mêmes joueurs qui font le bonheur de leurs clubs qui sont incapables, une fois en sélection, d'apporter le plus escompté. Quelques-uns ont évoqué à un certain moment — et à juste titre — l'incontestable apport des étrangers. Aujourd'hui, le phénomène s'est nettement atténué avec le passage à vide de ces derniers. Cela étant, il faut que chacun assume ses responsabilités et celle des joueurs est à notre avis énorme. La peur d'entreprendre Il est toutefois indéniable que les échecs successifs essuyés ces dernières années par notre équipe nationale ont laissé des traces profondes chez les internationaux. D'où les déceptions et les mêmes dérobades. On se sent guetté, épié, sous examen et on a par dessus tout, peur de l'échec. Cette crise de confiance affecte fortement le mental et le physique du joueur qui accuse un handicap certain au départ. Marchand a évoqué, après la défaite face au Botswana à El Menzah, les défaillances d'ordre technique et tactique. Il ne laisse pas passer une occasion pour se lamenter de l'inefficacité de ses attaquants. Aujourd'hui, pourtant, c'est sur le plan mental que se jouera une grande partie de nos chances de qualification et, à Ndjamena, nos internationaux doivent donner le maximum pour espérer redresser une situation délicate. Pour une logique de victoire Tour à tour, on a surestimé ou alors sous-estimé des adversaires qui ne nous sont guère supérieurs, mais qui ont su profiter de nos doutes. Et même Marchand a quelques peu suivi le mouvement en chambardant à chaque fois son effectif au gré des rendez-vous et des objectifs. Aujourd'hui, avec le rappel de quelques joueurs, cette équipe nationale retrouve des couleurs et sûrement une plus grande possibilité de disputer ses chances. Il vaut mieux oser pour ne pas nourrir des regrets. A Ndjamena, le sélectionneur national, à moins d'un réflexe conservateur de dernière minute, alignera une formation inédite, toute portée vers l'attaque. Son espoir est que certains joueurs écartés pour absence de rendement dans un passé récent réagissent positivement à leur réintégration dans le groupe. Nous pensons essentiellement à Boussaïdi Chermiti, Kasraoui et Jmel qui seront très attentus. Leur sélection fait partie de la logique des choses puisqu'elle coïncide avec leur retour en forme en championnat. Du reste, les choix de Marchand de convoquer et d'aligner des joueurs à la tactique consommée (M'sakni, Darragi, Ben Khalfallah) sont dictés par la double nécessité de monopoliser la balle et de faire pression sur la défense tchadienne. Pour le reste, des éléments comme HagGui, Korbi, Ben Alouane, fraîchement naturalisé, Nafti, et Jomaâ doivent à tout prix justifier leur forme actuelle, condition nécessaire pour une réussite à Ndjamena. Placée face à cette logique de victoire, notre équipe nationale se doit absolument de se donner à fond mercredi prochain au risque de sortir sans gloire d'un groupe très moyen. Réussir à Ndjamena, c'est bien définir le rôle de chacun sur le terrain et faire preuve de solidarité et d'imagination. Car, aligner une formation offensive comporte des avantages mais aussi des risques. A nos internationaux, de faire pencher la balance en leur faveur.