Le président de l'association tunisienne de la gouvernance, Moez Joudi, a appelé, vendredi, à une réforme radicale du code des changes, face au besoin accru des exportateurs tunisiens en devises pour financer leurs déplacements afin d'investir à l'étranger. Intervenant au cours d'une rencontre sur «le rôle des banques dans l'accompagnement et le financement des entreprises exportatrices», M. Joudi a souligné le besoin urgent de l'exportateur tunisien d'obtenir les financements nécessaires pour réaliser ses investissements et bénéficier de l'encadrement et de l'accompagnement par les banques sur les marchés extérieurs. La valeur des exportations tunisiennes a atteint, à la fin du mois de septembre 2015, environ 20.333 millions de dinars (MD), alors que les importations se sont élevées à 29.601 MD, faisant ressortir une balance commerciale déficitaire de 9.268 MD, selon les statistiques du Centre de promotion des exportations (Cepex). M. Joudi a indiqué que le développement du commerce extérieur est à même d'augmenter de deux à trois points la croissance économique nationale en 2016, relevant l'impératif de promouvoir les exportations des secteurs à haute valeur ajoutée, tels que les technologies, les services, les industries électromécaniques et agroalimentaires. Le président du directoire Amen Bank, Ahmed El Karam, a mis l'accent sur l'importance de la création d'un fonds national d'incitation à l'investissement dans les pays africains en tant que mécanisme permettant la pérennité de l'export. Il a plaidé pour l'accélération de la création d'une banque tunisienne en Afrique afin d'assurer l'encadrement financier des importateurs tunisiens. M. El Karam a mis en exergue l'impératif d'encourager l'exportation des services à travers la mise en place de mécanismes de financement favorables et l'octroi aux exportateurs de services les mêmes avantages que ceux accordés aux exportateurs de biens. Il s'agit, en outre, de promouvoir le système d'assurance des crédits d'exportation afin de couvrir tous les risques au moindre coût (surtout lors de l'exportation vers certains pays africains). La présidente-directrice générale du Centre de promotion des exportations, Aziza Htira, a appelé tous les intervenants (gouvernement, banques et sociétés d'assurance) à soutenir l'exportateur tunisien et à promouvoir l'activité d'exportation. Le directeur de la Compagnie tunisienne pour l'assurance du commerce extérieur (Cotunace), Taoufik Kerkeni, a indiqué qu'il est important que le secteur bancaire abandonne désormais la formalité de demande de garanties matérielles et de s'orienter vers la demande de garanties financières, tels que l'assurance, pour inciter l'exportateur à assurer ses exportations. Le responsable a précisé que l'exportateur, qui considère que l'acte d'assurance est une charge financière supplémentaire, doit impérativement s'adresser aux institutions d'assurance dont le rôle est complémentaire de celui des établissements bancaires.
