La faiblesse des services d'assurance et de garantie des exportations et des investissements dans les pays islamiques, important frein au développement de leur coopération économique L'Agence islamique pour l'assurance et la garantie des investissements et des exportations relevant de la Banque islamique de développement et les banques et entreprises tunisiennes opérant dans le secteur, notamment la Compagnie tunisienne de l'assurance du commerce extérieur (COTUNACE) ont décidé de développer leurs relations de coopération en matière d'assurance et de garantie des investissements et des exportations, pour impulser le mouvement des capitaux et des exportations entre les pays islamiques, particulièrement en Tunisie. Un séminaire sur les moyens de promouvoir la coopération et le partenariat entre la Tunisie et l'Agence Islamique d'Assurance et de Garantie des Investissements et des exportations, dans ce domaine, s'est tenu , ce mardi 10 juin 2008 à Tunis, à l'initiative de cette Agence islamique, de la Compagnie tunisienne d'assurance du commerce extérieur (COTUNACE) et de l'Association professionnelle tunisienne des banques et des entreprises financières, avec la participation des directeurs et cadres des établissements bancaires et financiers de Tunisie, des sociétés d'assurance et de nombreux opérateurs économiques.
Impulser les exportations et le flux des investissements Comme l'ont souligné les participants, les services et prestations d'assurance et de garantie des investissements et des exportations dans les pays islamiques sont encore très faibles et méritent d'être renforcés et consolidés pour impulser le flux des investissements et les exportations dans les pays islamiques qui est également très faible à cause de l'absence de services évolués et appropriés en matière d'assurance et de garantie des investissements et des exportations dans les pays islamiques. En Tunisie où l'on a pourtant par une situation avantageuse, dans ce domaine, seuls 6 % (six pour cent ) des exportations bénéficient des services de garantie et d'assurance de la part de la COTUNACE , contre une moyenne mondiale estimée à 15%. Mais, dans les pays développés et émergents d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord, la grande part des exportations bénéficie des services de garantie et d'assurance de la part des grandes entreprises d'assurance et de garantie des exportations et des investissements de ces pays et qui sont les plus importantes entreprises internationales dans le domaine. Selon Mr Abderrahmane Taieb Taha, Directeur de l'Agence islamique d'assurance et de garantie des investissements et des exportations, le montant global des assurances et des garanties consenties en faveur des investissements et des exportations dans les pays islamiques s'est élevé à près de 25 milliards de dollars en 2007, contre 1000 milliards de dollars (mille milliards) accordés par les grandes entreprises internationales opérant notamment dans les pays développés, au profit des investisseurs et exportateurs de ces pays. Sur les 56 pays membres de la Banque islamique de développement, 22 seulement ont des entreprises d'assurance et de garantie des exportations.
L'ouverture a augmenté les risques Or, l'assurance et la garantie des exportations et des investissements contre les risques de toutes sortes, comme les risques dits politiques, sont devenues des moyens essentiels et indispensables pour encourager les investissements et les exportations, en contribuant à améliorer le climat des affaires. L'ouverture, la mondialisation et la concurrence qui caractérisent, aujourd'hui, le système international des échanges commerciaux et économiques, ont augmenté les risques courus par les investissements et les exportations, comme le risque de non paiement occasionné par la faillite de l'acheteur ou les risques politiques dus aux guerres civiles et aux catastrophes naturelles. A cet égard, Mr Abderrahmane Taieb Taha a émis l'espoir que le développement des relations de coopération entre son entreprise et ses homologues tunisiennes permettra davantage d'opportunités aux exportateurs et investisseurs tunisiens pour développer leurs échanges avec les pays islamiques d'Afrique noire. Les moyens de paiement représentent, en effet, l'un des obstacles majeurs à l'impulsion des exportations inter- islamiques. Ouvrant les travaux, le Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Mr Taoufik Baccar , a insisté sur l'importance attachée par la Tunisie au développement de la coopération Sud - Sud et du partenariat entre les pays islamiques. Il a évoqué l'instabilité qui a marqué, ces derniers mois, les marchés monétaires et financiers dans le monde, « ce qui doit nous inciter à accorder, a-t-il dit, l'intérêt qu'il faut, aux services d'assurance et de garantie des investissements et des exportations dans nos pays afin de les prémunir contre les répercussions négatives de cette instabilité. Dans cet esprit, un des objectifs du 11ème plan de développement économique et social 2007 // 2011 consiste à doubler le taux de couverture des exportations par les services d'assurance et de garantie, en Tunisie ». Aussi, MM. Habib Daldoul, PDG de la COTUNACE et Rachid Tanfous, président de l'association professionnelle tunisienne des banques et des entreprises financières ont-ils mis l'accent sur la nécessité de promouvoir la culture de l'assurance et de la garantie des exportations et des investissements auprès des prestataires et des bénéficiaires, formant le vœu que ce séminaire apportera la contribution attendue dans ce domaine Une Conférence arabe sur le même sujet s'était tenue, l'année dernière, à Tunis. Des services performants d'assurance et de garantie des investissements et des exportations sont propres à inciter les banques à financer les opérations d'exportations et les investissements, et d'augmenter leur participation au financement de l'économie. Ainsi, la COTUNACE qui est une entreprise gouvernementale, a développé plusieurs contrats d'assurance et de garantie du commerce extérieur, couvrant pratiquement tous les risques, au profit de toutes les entreprises qui l'exportent de façon régulière, en Tunisie, résidentes ou non résidentes, dont un service appelé ''dhamen finance'' qui consiste à accorder sa garantie aux banques pour financer les opérations d'exportation avant expédition. Les sociétés d'assurance ordinaires ont été, aussi, appelées à prendre une part plus active en matière d'assurance et de garantie des opérations économiques.