En alignant une formation offensive, Bertrand Marchand a cherché la victoire. Elle a été obtenue grâce à l'envie de Ben Khalfallah et ses camarades Le football est plein de paradoxes. Le comportement de l'équipe de Tunisie en est un. Elle a perdu à domicile face au Botswana pour aller ramener une victoire en terre tchadienne. Les "Aigles de Carthage" ont démontré hier que lorsque la rage de vaincre les anime, ils sont capables de prendre leur envol. Bertrand Marchand et sa bande ont prouvé que l'équipe de Tunisie a de sérieux arguments, notamment offensifs, à faire valoir. Quand on veut gagner, on aligne forcément une équipe à tempérament offensif. Chose faite par le sélectionneur national qui a pris des risques calculés. Marchand a opté certes pour l'offensive mais a gardé tout de même un certain équilibre entre la récupération et la relance. Au fait, même les défenseurs alignés, avaient un penchant offensif : Alaeddine Yahia à l'axe et Anis Boussaïdi latéral droit. Au milieu, l'équilibre a été respecté : Korbi et Nafti, deux milieux défensifs, mais rapides dans la relance, ont été associés à deux joueurs de couloir, Dhaouadi et Ben Khalfallah. En somme, une formation tunisienne au jeu compact, assez dangereuse sur les couloirs et maîtrisant les débats en milieu de terrain. Les Tunisiens, confiants en leurs moyens et jouant sur leur vraie valeur, sont venus à bout d'une formation tchadienne, à la portée. Défense : Ce compartiment a enregistré le retour dans la cage de Hamdi Kasraoui, titularisé après près d'une année et qui a vu sa carrière internationale se dissiper à cause de son passage à vide dans son club, le Racing Club de Lens. Le sélectionneur national accorde sa confiance à Kasraoui dont la fin de saison dernière a été probante, le propulsant au rang de premier gardien de Lens. Marchand a relancé Kasraoui dans le bain à un moment critique de sa carrière en sélection. Fort de sa longue expérience dans les stades africains, Kasraoui est réapparu en sélection, comme s'il ne l'a jamais quitté. l'ex-portier de l'Espérance a géré comme un maître sa défense et même le but encaissé, est survenu à un moment d'inattention alors que les joueurs discutaient avec l'arbitre qui s'est précipité pour siffler la reprise du jeu après la sortie sur blessure de Chikhaoui. Le sociétaire du FC Zurich, à peine entré sur le terrain, semble avoir perturbé ses camarades. Le but encaissé après la sortie de Chikhaoui est la seule erreur anodine, commise par la défense tunisienne, pas vraiment inquiétée par une attaque tchadienne, aux abonnés absents. Milieu : La ligne médiane a créé l'équilibre souhaité entre la défense et l'attaque. Les deux milieux défensifs, Korbi et Nafti, ont constitué une véritable muraille devant les attaquants tchadiens, qui, avouons-le, étaient naïfs à souhait. Pour ce qui est du duo Korbi-Nafti, il a été fidèle à ses habitudes, se montrant rapide dans la relance, ce qui a facilité la tâche des attaquants. Et ce grâce au relais pris par Dhaouadi et Ben Khalfallah, respectivement sur les couloirs gauche et droit. Les deux milieux offensifs étaient d'un soutien sans faille pour le duo de pointe Darragi-Jemaâ, leur apportant des solutions sur les couloirs . Le choix porté sur ce quatuor a bien fonctionné, vu sa rapidité dans l'exécution et pourrait constituer dans l'avenir, l'ossature du onze national. Attaque : Sur le papier, Bertrand Marchand a aligné deux attaquants : Darragi et Jemaâ. Mais sur le terrain, les défenseurs ont eu aussi leur mot à dire dans les actions offensives, à l'instar du pivot Khaled Korbi, auteur du premier but. Aussi, le jeu de Jemal, Haggui et Nafti, s'est caractérisé par une montée d'un cran. Bref, la réussite offensive des Tunisiens, s'explique par leur portée collective vers l'attaque. Hier à N'Djamena, les Tunisiens ont réussi leur coup, car une fois n'est pas coutume, ils ont fait valoir leurs arguments sans exceller dans la prudence. Ils ont dit Marchand (entraîneur de l'équipe de Tunisie) : « Une demi-joie » "C'est une victoire importante pour la Tunisie. Les joueurs ont été courageux face à un adversaire agressif. Ce succès nous permet de nous relancer. Les joueurs ont été solides dans tous les duels. Le but tchadien est tout simplement contraire à l'éthique sportive car l'adversaire profite d'une blessure grave de Chikhaoui pour réengager le jeu et surprendre la défense tunisienne. C'est une demi-joie, car d'une part on a gagné un match et d'autre part on perd un grand joueur. Le but tchadien nous a fait un peu peur mais les joueurs ont été appliqués et rigoureux jusqu'au bout". Karim Hagui :« Regarder devant » "C'est une victoire importante obtenue dans des conditions difficiles. Je regrette que l'arbitre du match n'ait pas sanctionné des fautes graves. Notre défaite lors de la première journée a été très mal acceptée mais il faut savoir que ce sont pratiquement les mêmes joueurs qui ont gagné aujourd'hui à l'extérieur. Cette victoire est bonne pour le moral et il faut désormais regarder devant nous". Cherif Amine Khachab (entraîneur de la sélection du Tchad) : « Besoin de s'aguerrir » "On aurait pu prétendre à un meilleur résultat. La Tunisie gagne uniquement grâce à son expérience. Nous avons eu l'occasion de revenir dans le match. Mais le fait d'avoir évolué dans le dernier quart d'heure en infériorité numérique nous a déstabilisés. La leçon à retenir de ce match est que les joueurs doivent s'aguerrir". (TAP)