L'armée russe a annoncé hier avoir bombardé 472 «cibles terroristes» en Syrie ces dernières 48 heures, affirmant notamment avoir détruit des «colonnes de camions-citerne» et des raffineries de l'organisation Etat islamique (EI) dans le nord et l'est du pays. «Ces cibles, dans les régions de Palmyre, Deir Ezzor et Raqa, sont contrôlées par les terroristes et représentent une de leurs principales sources de financement», a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Au total, les avions russes ont effectué 141 sorties dans les provinces d'Alep (nord-ouest), d'Idleb (nord-ouest), de Lattaquié (ouest), de Hama (centre), d'Homs (centre), de Raqa (est), de Deir Ezzor (est) et dans la région de la capitale, Damas. Ces régions ne sont pas toutes contrôlées par les jihadistes de l'Etat islamique. «Dans la province de Raqa, deux colonnes de véhicules transportant du pétrole vers des raffineries contrôlées par l'EI» ont été détectées, note le communiqué qui précise que des bombardiers Su-34 ont détruit «80 véhicules» et bombardé une raffinerie située 50 km au sud de Raqa. Un réservoir de pétrole a également été détruit à 50 kilomètres au nord de Deir Ezzor, selon la même source. L'aviation russe a reçu l'ordre la semaine dernière de tirer à vue sur les camions-citernes transportant des produits pétroliers dans les zones contrôlées par l'EI, afin de tarir la principale source de revenus de l'organisation jihadiste. «Sur les cinq derniers jours, plus de 1.000 camions-citernes transportant du pétrole brut vers des raffineries ont été détruits», affirme encore le communiqué. Selon l'armée russe, les «groupes terroristes» ont subi de lourdes pertes, notamment à Seraqeb, dans la province d'Idleb, et à Qalaat Al-Madiq, dans la province de Hama. La province d'Idleb est sous le contrôle de l'Armée de la Conquête, composée de jihadistes, tels que le Front Al-Nosra, et de groupes islamistes. Dans son communiqué, le ministère russe dénonce par ailleurs «les accusations sans preuves et citant des témoins anonymes» de l'armée américaine, qui accuse l'aviation russe de bombarder l'opposition syrienne modérée. Depuis le 30 septembre, la Russie dit procéder quotidiennement à des frappes aériennes contre des cibles «terroristes» afin de soutenir les opérations militaires du régime de Damas, dont elle est le principal allié.