Il y a un besoin d'identifier et de définir une vision «afin de converger vers une nouvelle approche économique qui surpasse les programmes économiques proposés lors des campagnes électorales» La 30e édition des Journées de l'entreprise est maintenue. Malgré l'opération terroriste survenue mardi à Tunis, «tous les invités ont confirmé leur présence à ces journées et exprimé leur solidarité avec la Tunisie et le peuple tunisien», a souligné M.Ahmed Bouzguenda, président de l'Institut arabe des chefs d'entreprises. La 30e édition de ces journées se tiendra les 4 et 5 décembre prochain à Sousse-Port El Kantaoui, avec pour thème «L'Entreprise 2.0 et la deuxième République : vision et dialogue». Le choix du thème n'est pas fortuit : il s'inscrit dans la continuité de celui de l'édition précédente. Un thème intégrateur qui sera débattu, autour duquel sera conçue une vision et qui fédérera l'ensemble des acteurs économiques au sujet des réformes économiques urgentes engagées et du modèle de croissance revu, outre l'investissement privé promu. «Ces actions sont autant de prérequis appuyant la transition démocratique et l'amélioration de la situation économique en Tunisie. Les politiques publiques entreprises jusqu'à présent supposent une orientation des décisions et des comportements des opérateurs, à travers une réglementation et des dispositifs d'incitations. Les gouvernements se veulent responsables, décideurs et planificateurs des politiques publiques relatives au secteur privé», a indiqué M. Bouzguenda lors d'une conférence de presse tenue mercredi à l'Iace. Dans ce contexte, l'entreprise tunisienne est appelée à trouver des leviers de croissance et à montrer une grande agilité d'adaptation dans une économie mondialisée et fortement concurrentielle. Quel rôle jouera l'entreprise dans la deuxième République et dans le cadre d'une nouvelle démocratie prônant le dialogue et la concertation ? Quel avenir définissons-nous pour notre économie avec l'avènement d'une nouvelle République ? Comment la Tunisie doit-elle s'organiser pour conserver une mémoire propre à sa vision économique, et ce, indépendamment des partis politiques qui la gouvernent ? Autant de thèmes et bien d'autres qui seront analysés et commentés par les participants lors de ces journées. Il y a un besoin d'identifier et de définir une vision «afin de converger vers une nouvelle approche économique qui surpasse les programmes économiques proposés lors des campagnes électorales. Cette nouvelle vision doit permettre la restauration de la confiance et l'établissement d'un compromis sur les choix et les orientations économiques et sociales du pays», a ajouté M.Bouzguenda. La vision n'est-elle pas la résultante d'une nouvelle approche de construction de politiques publiques, basée sur un consensus qui s'appuie lui-même sur des choix nationaux partagés et qui est armé d'un processus de dialogue public-privé ? Cette question portant sur «L'Etat et l'entreprise 2.0 : construire une nouvelle vision», sera débattue lors du premier panel des Journées de l'entreprise. Les talk-shows qui seront organisés porteront sur les nouveaux secteurs et métiers ainsi que sur les modes de management. Ils exposeront des expériences réussies destinées à inspirer les chefs d'entreprise et les décideurs dans la définition de leur vision et de leur stratégie. Le débat sera focalisé aussi sur les stratégies de développement de l'entreprise, l'internationalisation et le positionnement sur de nouveaux marchés, sur la définition des rôles pour la construction de politiques publiques, leur mise en place et leur évaluation. Ainsi, la mise en place, la définition du rôle des organes de gouvernance et de régulation, leurs propres modes de gouvernance ainsi que la participation des parties prenantes seront également débattus, et ce, au cours du troisième panel placé sur le thème suivant : «Réformer et piloter les politiques 2.0 : urgences et vision». Le secteur privé serait aussi au centre du débat, secteur appelé à formuler une vision économique stratégique et à participer pleinement à la construction des prochaines politiques. Il s'articulera également sur la gouvernance du secteur privé, les mécanismes de concertation, d'écoute et de formulation des besoins. «Un secteur privé fort du dynamisme de ses entreprises, agissant dans un environnement d'affaires favorable et doté d'une bonne gouvernance, ne peut être alors que le partenaire et le catalyseur d'un environnement où les politiques sont capables de générer une croissance inclusive dans le cadre d'un dialogue public-privé au niveau national et local». Les participants approfondiront la réflexion sur le dialogue public-privé pour l'implémentation de politiques publiques basées sur de solides mécanismes de concertation. «Le dialogue ne signifie pas nécessairement l'obtention d'un consensus, mais la conception «public-privé» n'implique pas non plus une opposition des intérêts. Dans la mise en place des réformes, on a accordé peu d'importance à l'approche. La mise en place de la décentralisation doit être fondée sur le dialogue public-privé et non sur la discussion de projets de réforme et d'organisation de l'administration locale précédant leur mise en œuvre». N. Hizaoui