Hichem Mechichi, le Chef du gouvernement désigné, a, enfin, parlé pour éclairer la lanterne des Tunisiens qui attendaient qu'il se prononce sur les résultats auxquels a abouti la première série de rencontres qu'il a eues avec les représentants de partis politiques, des coalitions parlementaires, des associations et de la société civile et des personnalités appelées communément «personnalités nationales» considérées ayant leur mot à dire ou leur voix à faire entendre sur tout ce qui engage l'avenir du pays, plus précisément et plus particulièrement en cette étape aussi sensible que décisive où la Tunisie a, plus que jamais, besoin de l'apport de tous ses enfants dans le but d'éviter de tomber dans l'inconnu et de sombrer, comme plusieurs autres pays du printemps arabe, dans le chaos. Mechichi a, donc, parlé et a dit l'essentiel dans le sens que les Tunisiens voulaient être informés de son programme qui sera soumis à l'examen et donc à l'aval des parties qu'il a déjà rencontrées lors de la deuxième série de rencontres-débats qui devront démarrer au début de la semaine prochaine. La semaine en cours ayant été consacrée à la présentation, par les différentes composantes politiques, de leurs propositions qualifiées par Hichem Mechichi de «positives». Et le Chef du gouvernement désigné de préciser que ses prochaines concertations serviront «à trouver une synergie entre les propositions positives des différentes composantes politiques» et le programme déjà prêt du gouvernement dont il a annoncé lui-même l'existence au cours de sa rencontre avec les médias, sans toutefois préciser qu'il s'agit du programme de relance économique concocté déjà par Elyès Fakhfakh avant que ce dernier ne soit obligé de démissionner suite à l'éclatement de l'affaire de conflit d'intérêts. Cependant, même si Mechichi ne se prononce pas franchement, à l'écouter évoquer l'objectif d'arrêter «l'hémorragie au niveau des indicateurs économiques et sociaux» et parler de «décollage économique en seulement deux ans», on peut affirmer que c'est le programme du prochain gouvernement et non sa composition (c'est-à-dire les ministres qui le formeront comme le dit son futur chef) qui retient l'intérêt de Mechichi et qui sera donc à l'ordre du jour des consultations de la semaine prochaine dans l'objectif de parvenir à doter le prochain «gouvernement de réalisations» d'un programme commun qui consacrera la synthèse «des compromis nécessaires que la classe politique est appelée à contracter». Hichem Mechichi n'y va pas par quatre chemins pour faire part de sa conviction qu'une action collective est nécessaire afin que le prochain gouvernement «puisse surmonter les tiraillements observés au Parlement». Le Chef du gouvernement a dévoilé ses objectifs. Reste maintenant aux partis et aux coalitions parlementaires de répondre à son message.