Faute de représentation diplomatique au Danemark, notre ambassade à Stockholm est appelée à représenter la Tunisie dans ce pays, en sus de la Suède. Une colonie tunisienne de plus en plus dense et considérable est installée dans ces contrées, suant sang et eau pour prêter main forte à leur économie, toujours à l'abri des aléas et sombresauts, devenus de plus en plus fréquents de par le monde... Un pléiade de cadres supérieurs et moyens, brillant par leur sérieux et leur haute compétence dans les divers domaines d'activité, y vivent paisiblement, donnant une image reluisante, faisant la fierté de notre pays. Mais voilà que depuis un mois et demi la quiétude de nos chers pairs est subitement rompue par un contretemps on ne peut plus bouleversant. De quoi s'agit-il au juste? Eh bien la machine destinée à imprimer les passeports est brusquement tombée en panne. Malgré les appels répétés répercutés sur Tunis pour relever la fameuse panne, nulle réponse n'a pointé à l'horizon ! Au grand dans des dizaines de milles de nos concitoyens, pris pour la plupart dans une terrible «souricière». Le mouvement de beaucoup d'entre eux s'en est trouvé gelé. Tout ce beau monde est demeuré cloué là où il est, prisonnier de ce précieux document dont dépend le gagne pain de tous. Ceux nombreux dont les passeports sont périmés vivent sous le menace d'être expulsés. La catégorie la plus touchée est celle des chauffeur de poids lourd, appelés à traverser toutes les frontières dans les quatre points cardinaux du vieux continent et d'ailleurs. Le grand hic, c'est que, apprend-on de source propre à «La Presse» que les intéressés ont chaque jour que fait le Bon dieu, cherché à prendre au bout de fil le moindre agent de l'ambassade. C'est peine perdue. On est aux abonnés absents ! Notre colonie, abandonnée et livrée à son propre sort lance un appel passant à qui de droit pour que la machine grippée cesse de faire des siennes, libèrent les nôtres et les délivrent de cette situation cauchermardesque dans les plus brefs délais.