Les Etoilés ont le temps de savourer le titre continental avant de se remettre au travail Le destin des grands compétiteurs est un éternel recommencement et une perpétuelle quête de nouveaux challenges. Tel est le constat qui s'applique aux coéquipiers de Balbouli, qui doivent s'armer de suffisamment d'humilité et de raison pour gérer scrupuleusement l'allégresse de l'après-sacre continental. «Le joueur tunisien gère mal les deux extrêmes, à savoir l'euphorie et la déception», a affirmé un Ridha Jeddi épousant une lecture psychologique de la question. Et ceci en perspective des échéances futures qui sont aussi importantes, sinon plus, que les précédentes, à savoir un championnat local dont le titre fuit les Etoilés depuis 2007 —cela commence à faire long quand même !—, en passant par le rendez-vous non moins prestigieux de la supercoupe d'Afrique face à l'incontournable TPMazembe au mois de février prochain à Lubumbashi. Le point culminant de ce gigantesque chantier qui s'ouvre devant le club sahélien reste, à n'en point douter, l'épreuve tant attendue de la Champions League africaine au mois de mars prochain. De plus, l'establishment de l'Etoile doit réussir convenablement l'inévitable remue-ménage de l'effectif en place lors du prochain mercato hivernal qui pointe à l'horizon, où certains éléments du groupe actuel vont être priés de trouver preneurs tels que les Ben Salem, Kacem, Orkuma... En contrepartie, le tandem Jaziri-Houcine Jenayeh dispose sans aucun doute dès à présent d'un véritable carnet de bord quant aux futurs recrutements qui renforceront l'équipe en prévision des prochaines échéances, à commencer par un arrière gauche international ivoirien qui serait sur le point de rallier les rangs de l'Etoile. Rappelons que Zied Jaziri et Slim Dérouiche ont fait dernièrement un voyage-éclair en Côte d'Ivoire pour finaliser l'opération. L'autre point qui pourrait nourrir bien des tractations dans le camp étoilé, c'est sans aucun doute les convoitises étrangères dont font l'objet les éléments les plus en vue de l'équipe, notamment Naguez et Kom. Il va falloir gérer ce dossier avec un maximum d'habileté pour ne pas rééditer l'épisode de l'après-coupe du monde des clubs en 2007, où les dirigeants de l'époque ont eu du mal à garder les Chermiti, Narry, Ben Frej, Ghezel et Chikhaoui... On attend Akaïchi Le buteur algérien jouit sans aucun doute d'un statut vraiment spécial au sein du club sahélien avec toutes ses composantes : dirigeants —le joueur entretient des rapports très étroits avec Jaziri et Houcine Jenayeh, staff technique— il est particulièrement adulé par Faouzi Benzarti, qui rappelons-le, n'a jamais remplacé Bounedjeh lors des rencontres qu'il a disputées sous la houlette du coach étoilé. Ses coéquipiers l'apprécient profondément, sans oublier le public de l'Etoile qui n'a jamais raté la moindre occasion pour aduler le buteur algérien qui, d'ailleurs, a reçu la visite d'un nombre important de supporters du club à la clinique où il a été opéré du péroné. Cependant, tout ce beau monde doit s'armer de davantage de raison pour penser que personne n'est éternel ou irremplaçable, et qu'il va falloir tourner raisonnablement la page. Bounedjeh a disputé, rappelons-le, dimanche dernier son dernier match sous la casaque de l'Etoile. Le plus pertinent et le plus bénéfique pour tout le monde désormais est de faire entièrement confiance à l'attaquant brésilien Diogo Acosta qui est, à notre humble avis, plus complet que Bounedjeh et fera certainement parler de lui dès qu'on lui accordera le rang qui lui convient. Sans oublier l'apport de la nouvelle recrue ivoirienne Bayo Vakoun, sacré récemment meilleur joueur et meilleur buteur du championnat ivoirien lors de l'exercice écoulé. «C'est un joueur qui a un excellent profil, il nous sera très utile», a affirmé Ridha Jeddi à propos de l'attaquant international ivoirien. Le retour à la compétition de Akaïchi à partir du 4 décembre sera un atout de taille pour la bande à Benzarti, où la détermination du joueur à rattraper le temps perdu et à remonter ainsi la pente sera décisive dans la performance d'un joueur avide de relancer sa carrière de plus belle. Bref, l'après-sacre africain offre aux dirigeants étoilés un sacré chantier à géométrie variable! La vie des grands clubs est ainsi faite !