Démarrage de la société «Agromillora Moyen-Orient» et signature d'un accord de coopération entre les Chambres de commerce et d'industrie tunisienne et jordanienne Le chef du gouvernement, Habib Essid, a donné, hier, le coup d'envoi à l'entrée en fonction du projet de la société « Agromillora Moyen- Orient », en Jordanie, installé sur une superficie de près de 50 mille mètres carrés. Cette entreprise dont 65% du capital sont détenus par des investisseurs privés tunisiens, le reste l'étant par des Jordaniens (20%) et des Espagnols (15%), est spécialisée dans la production et la commercialisation des plants d'arbres fruitiers (oliviers, amandiers, vignobles) ainsi que l'amélioration des cultures. L'activité de cette société, selon ses responsables, consiste à fournir à l'Arabie Saoudite, à l'Irak, à l'Egypte, à la Syrie et au Liban les meilleurs plants et variétés de fruits, de grenades, d'agrumes, de raisins, d'olives et d'amandes. Le directeur exécutif de la société, Khaled Dridi, a souligné dans une déclaration, à l'agence TAP, que la société qui produit actuellement 3 millions de plants (oliviers et autres arbres) compte porter sa capacité de production à 6 millions de plants grâce à des compétences tunisiennes. Dridi a mis en relief les difficultés qui existent en Tunisie, à savoir la hausse des coûts et l'absence de services de manutention vers le Moyen-Orient, ajoutant que la Jordanie a été choisie pour l'installation de ce projet, vu sa proximité de la région du Moyen-Orient. La ferme située entre la capitale jordanienne Amman et la mer Morte comporte des serres en plastique s'étendant sur 16 mille 400 mètres cubes. Elle est équipée des techniques les plus modernes, de systèmes d'irrigation et de protection des cultures et dispose des engrais nécessaires. D'autre part, un accord de coopération entre la Chambre de commerce et d'industrie de Tunis (CCIT) et celle d'Amman a été signé, lundi, lors de l'ouverture du forum d'affaires tuniso-jordanien qui s'est tenu concomitamment avec les réunions de la Haute commission mixte tuniso-jordanienne. Le chef du gouvernement, Habib Essid, a appelé, à cette occasion, à renforcer les relations de coopération économique et industrielle entre les deux pays, soulignant que la Tunisie et la Jordanie comptent sur leurs ressources et capacités humaines, et ce, vu leur pauvreté en ressources naturelles. Essid a évoqué les défis et difficultés auxquels la Tunisie est confrontée en cette période, eu égard notamment aux changements politiques, sécuritaires et économiques enregistrés au cours de ces dernières années. Il a incité le secteur privé relevant des deux pays à renforcer le partenariat en vue de créer des entreprises et réaliser des projets d'investissements dans les domaines de l'industrie, l'agroalimentaire et la santé. Les deux parties ont exprimé le souhait de voir ce forum contribuer à la promotion des relations bilatérales et l'intensification des échanges commerciaux entre les deux pays. Il y a lieu de signaler que la croissance enregistrée, en 2014, en termes d'échanges commerciaux tuniso-jordaniens a été accompagnée d'une hausse du déficit du budget commercial de la Jordanie, atteignant 26 millions de dinars (MD) contre 10,7 MD en 2013. La hausse de ce déficit est expliquée par la régression des exportations tunisiennes en phosphate de sodium et la hausse des importations du marché Jordanien, notamment celles des médicaments et engrais. Les principales exportations tunisiennes vers la Jordanie sont le phosphate de sodium, la margarine, les conserves de sardines, les pneus et la céramique, alors que les importations en provenance de ce pays sont constituées de médicaments, d'engrais et de préparations alimentaires ainsi que du savon. Sur un autre plan, la Jordanie s'est félicitée, lundi, de l'exemption de visa d'entrée en Tunisie pour ses ressortissants. Lors de la 8e session de la haute commission mixte tuniso- jordanienne, les membres de la délégation jordanienne se sont déclarés pleinement satisfaits de la coopération entre les deux pays dans les domaines juridique et judiciaire, mettant l'accent, à ce propos, sur la nécessité de renforcer la coopération bilatérale dans ces domaines. Ils ont, également, invité leurs homologues tunisiens à désigner des experts tunisiens dans la commission technique mixte tuniso-jordanienne en charge du suivi de la mise en œuvre du mémorandum d'entente conclu, en 2009, entre les Instituts de la magistrature en Tunisie et en Jordanie. Par ailleurs, la haute commission mixte a élaboré un planning des réunions programmées sur la base des mécanismes de la coopération tuniso-jordanienne.