Incendie national : les colibris s'épuisent, les charognards festoient    Le développement de la coopération militaire au centre d'un entretien entre le ministre de la Défense et son homologue ghanéen    Grève des agents de la Steg : la réunion de conciliation reportée au 14 juillet    Galaxy AI : sécurité et personnalisation avec Knox et Personal Data Engine    Gafsa : six mois de prison pour avoir refusé de regarder l'activité présidentielle    Négociations, réfugiés, plan de partage : la vision stratégique de Bourguiba en 1965    Le FTDES convoqué par la direction des impôts dans le cadre d'une enquête judiciaire    Superman Trump : plus fort que la réalité !    1,9 % de croissance en 2025 : la Tunisie sur une trajectoire prudente selon la BAD    Importation de voitures : le FCR bientôt élargi aux Tunisiens résidents    Balance commerciale : déficit de plus de 9,9 milliards de dinars au premier semestre de 2025    4 ans de prison et plus de 5 millions de dinars d'amende pour Lazhar Sta    Sidi Bouzid : un prêt de 76 millions d'euros pour moderniser les services de santé    Séismes au Guatemala : 200 répliques et des centaines de sinistrés    Le Club Africain face à de nouvelles turbulences financières    Programme officiel de la 37e édition du Festival international de Nabeul    Pollution des plages Tunisiennes : le président Kais Saied hausse le ton et menace de dissoudre l'APAL    Tunisie – Bac 2025 : taux général de réussite pour les 2 sessions principale et de contrôle    Réorganisation du réseau de distribution chez STAR Assurances    Bande de Gaza : un immeuble piégé s'effondre sur l'armée de l'occupation    Villages SOS : plus de 67% de taux de réussite au baccalauréat    L'INM alerte sur des rafales de vent et des phénomènes orageux isolés    Bac 2025 : Sfax 1 en tête avec 71,31 % de réussite    Coopération technique : sur les 3 000 compétences tunisiennes recrutées, un tiers retournent au pays    Blidi : les travailleurs des secteurs de l'éducation et de la santé sont les plus demandés à l'étranger    Langues, taux faibles et réforme : le diagnostic de Zakaria Dassi après le bac    La Fédération de la jeunesse et de l'enfance met fin au boycott des activités estivales    Riadh Zghal: L'IA, opportunités, risques et besoin d'une stratégie nationale    Hend Mokrani : il devient très difficile de programmer des artistes internationaux en raison de leurs positions relatives à la Palestine    Patrouiller et saluer les gens ne suffit pas pour rassurer les populations civiles : il faut les écouter, les informer et mériter leur confiance (Album photos)    Macron plaide pour une reconnaissance commune de l'Etat de Palestine avec Londres    Netanyahu propose une trêve pour désarmer Gaza… ou l'écraser    CS Sfaxien : Trois renforts étrangers pour renforcer l'effectif    Juin 2025 : la Tunisie parmi le top 10 africain selon le classement FIFA    Festival de Carthage : Mekdad Sehili dénonce l'utilisation de son nom sans accord    UNESCO : Trois sites africains retirés de la Liste du patrimoine mondial en péril    Abdelaziz Kacem: Vulgarité, mensonge et gangstérisme    Les festivals doivent s'inscrire dans le cadre de la lutte pour la libération menée par la Tunisie, selon Kaïs Saïed    Attijari Bank signe la plus belle publicité qui touche le cœur des Tunisiens de l'étranger    Festival de Carthage 2025 : le concert d'Hélène Ségara annulé    Habib Touhami: François Perroux, l'homme et le penseur    Mercato : Le Club Africain renforce sa défense avec Houssem Ben Ali    Nor.be et l'Orchestre de Barcelone font vibrer Dougga entre tradition et création    Rana Taha, nouvelle coordonnatrice-résidente des Nations unies en Tunisie    Tunisie Telecom félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Tunisie Telecom félicite Walid Boudhiaf pour son nouveau record national à -118 mètres    Tunisie - Walid Boudhiaf établit un nouveau record national à -118 mètres    Diogo Jota est mort : choc dans le monde du football    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Au sud du pays : Quand les affrontements tribaux se muent en scènes de guerre
Publié dans La Presse de Tunisie le 15 - 12 - 2020

Les Tunisiens redécouvrent les «guerres» tribales qu'ils pensaient révolues : deux tribus dans le Sud du pays ont provoqué une crise sociale sur fond d'un différend foncier. Certains habitants accusent l'absence de l'Etat.
Les images sont spectaculaires, les nouvelles inquiétantes et les conséquences seront certainement lourdes. Ce qui se passe actuellement à Ain Skhouna, région située entre Douz, dans le gouvernorat de Kébili et Béni Khedach, gouvernorat de Médenine, renvoie certainement à un contexte de faiblesse de l'Etat ou carrément de son absence. Quand des affrontements tribaux tournent au chaos total et même à des scènes de guerre, on s'aperçoit que la situation est tellement grave et risque de se dégrader si on ne parvient pas à éteindre le feu de la tension.
Un mort, une cinquantaine de blessés, véhicules et propriétés endommagés, c'est le triste bilan des affrontements qui se sont produits, tout au long des trois derniers jours, dans la région de Ain Skhouna entre des habitants de Douz et Béni Khedach à cause d'un simple problème foncier. En effet, les violences ont opposé des habitants des localités précitées, lesquels habitants ont fait usage de gourdins et de fusils de chasse. En dépit du déploiement des forces de sécurité dans cette zone du Sud, la situation a nettement dégénéré dimanche dernier lorsqu'un jeune homme est décédé des suites de blessures causées par ces affrontements sanglants.
Au fait, tout le conflit réside dans un litige foncier qui remonte à plusieurs années, opposant ces deux groupes d'habitants et portant sur la propriété d'un terrain renfermant une source naturelle d'eau thermique. Alors que les deux tribus en revendiquent la propriété, vendredi dernier la tension est montée d'un cran et la situation s'est nettement dégradée et on n'a pas pu éviter le pire.
En tout cas, face à ces actes de violence extrême, le Président de la République Kaïs Saïed s'est déplacé, hier, dans la zone de conflit pour essayer de rappeler tout le monde à l'ordre dans cette région, théâtre pendant trois jours de vives tensions tribales. Selon un communiqué de la présidence de la République, Kaïs Saïed s'est réuni avec des représentants des autorités locales, appelant tout le monde à privilégier la voix de la raison et se montrant désolé de ce qui s'est passé.
Intervention sécuritaire tardive ?
Les tensions tribales ont toujours existé en Tunisie, et même avant la révolution. Elles ne cessent de se manifester au moindre conflit de ce genre pour se transformer en une crise sociale qui suscite certainement une intervention sécuritaire. Et, d'ailleurs, c'est notamment cette intervention qui a fait polémique. Plusieurs habitants dont des victimes de ces violences ont accusé une intervention sécuritaire tardive pour mettre fin au chaos qui a duré plus de trois jours impliquant des chiens, des fusils de chasse et des armes blanches. D'ailleurs, la section de Médenine de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (Ltdh) a accusé les autorités de laxisme face à la détérioration de la situation sécuritaire dans cette région.
Mais, selon le ministère de l'Intérieur, les unités de la Garde nationale sont intervenues à terme pour régler ce différend avec le soutien d'unités de l'Armée nationale. Le Chef du gouvernement a autorisé, dans ce sens, la création d'une cellule de suivi en coordination avec les intérêts du ministère de la Défense nationale. Le département de l'Intérieur a également annoncé l'ouverture d'une enquête sur la mort de l'un des blessés dans ces affrontements qui se sont produits dans la région de Ain Skhouna.
Le porte-parole de la Garde nationale, Houssemeddine Jebabli, a pour sa part affirmé que l'intervention sécuritaire a évité la catastrophe, expliquant que des dizaines de morts auraient pu tomber sans une intervention à terme. Il a ajouté que plusieurs véhicules sécuritaires ont été gravement endommagés à cause de ces émeutes tribales précisant, en effet, que les unités sécuritaires sont intervenues au bon moment.
Les différends et tensions tribaux ont toujours existé en Tunisie et notamment dans le Sud où la composition de la société renvoie à des contextes de tribalisme. En quelques années, la région du Sud de la Tunisie a connu l'explosion de ce type de conflits ayant tourné au drame. Le 11 juin 2011, alors que le pays était déstabilisé, des affrontements de ce genre avaient fait 12 morts et une centaine de blessés à Métlaoui dans le gouvernorat de Gafsa. Les Tunisiens avaient alors redécouvert ces «guerres» tribales qu'ils pensaient révolues. A Kébili aussi, en 2013, des heurts avaient éclaté lorsque l'une des tribus avait incendié maisons et terres agricoles dans un village. Un jeune homme de 30 ans avait été tué et des dizaines de blessés avaient été dénombrés.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.