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Questions de culture avec Mourad Sakli : L'Etat doit jouer un rôle de garde-fou, de régulateur et de contrôleur
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 12 - 2020

Universitaire, luthiste, concertiste et musicologue, Mourad Sakli, homme à plusieurs casquettes entre l'artistique et le politique, s'est frayé un chemin dans le monde du management et des politiques culturelles. Formateur et expert, il prend part au débat sur des questions de culture. Son analyse et son expertise trouvent écho dans l'action culturelle du pays et s'inscrivent dans ce désir de changement et de restructuration. Avec son court passage en tant que ministre de la Culture, nous lui devons la loi sur le mécénat culturel, pour ne citer que cela. Le débat est ouvert à travers des interviews précédentes, Mourad Sakli vient apporter son éclairage.Entretien.
A quel point la culture fait-elle partie du projet politique ?
La culture revient régulièrement dans les discours des partis politiques. A en croire la dernière campagne électorale, la culture a été évoquée dans presque tous les programmes sans qu'il y ait de véritables projets culturels ni de vision. La culture est évoquée, utilisée, parfois appliquée à petites doses bien qu'on entende souvent des formules toutes faites du genre : «La culture comme rempart contre le terrorisme», comme si c'était une relation de cause à effet directe. Les politiques ont conscience de l'enjeu culturel. Mais je pense qu'une réelle politique culturelle ou au moins un réajustement clair et net d'une politique culturelle transversale à l'échelle d'un Etat n'a pas eu lieu depuis des décennies.
La politique culturelle depuis l'Indépendance avait une vision, une vision d'uniformiser et de réunir autour d'un idéal ou d'un modèle unique créant une culture de l'Etat, à quel point avait-elle fait taire les expressions locales ?
L'analyse est beaucoup plus complexe. Déjà, ce qui est très positif, c'est que la culture s'est retrouvée au cœur de la politique de l'Etat et du projet politique bourguibien. J'entends par là, la culture au sens large qui englobe aussi l'éducation, dont l'objectif est la construction de l'Etat Nation. Il fallait unifier d'une manière ou d'une autre les Tunisiens et surtout travailler sur les jeunes générations «les Tunisiens de demain». Il fallait forger la personnalité de ces jeunes-là pour qu'ils se rassemblent tous, préservent et protègent ce jeune Etat, il ne faut pas oublier que nous étions au lendemain de l'Indépendance. On a essayé d'unifier ce beau monde autour d'un projet et d'un contenu culturel. Peut-être que le contexte historique et politique exigeait de réunir autour d'une culture commune et donc indirectement on a assisté à l'apparition d'une sorte de culture officielle diffusée à la radio à l'époque. On commençait, aussi, à encourager la politique des festivals avec presque les mêmes orientations de contenu. Mais cela était d'autant plus ressenti dans les programmes éducatifs et dans le réseau des maisons du peuple (maisons de la culture et maisons de la jeunesse) qui avaient des programmes uniformes.
Globalement, pour moi, tout cela était positif dans son contexte historique et politique parce qu'il y avait des objectifs à atteindre qui se résumaient en une chose essentielle : préserver l'Etat qui vient d'accéder à l'Indépendance, construire quelque chose qui s'appelle Tunisie dans l'esprit des gens, nourrir le sentiment d'appartenance et surtout asseoir le rôle de la culture dans son sens large et souligner son importance dans le forgeage de la personnalité de l'individu via l'éducation.
Mais ce modèle a montré ses limites et ces expressions culturelles longtemps laissées pour compte ont revendiqué leur existence...
Evidemment, maintenant avec le recul, nous pouvons émettre des réserves et penser à unir les Tunisiens autrement ; car je pense que nous pouvons unir les Tunisiens en mettant en évidence les différences et les spécificités culturelles locales et régionales à l'échelle nationale. Ce que nous constatons aujourd'hui, 65 ans après l'Indépendance, c'est qu'on ne se connaît pas assez. La capitale n'a pu jouer ce rôle de réunir les cultures régionales en tant que centre, on n'a pas assisté à de véritables programmes nationaux ni de revitalisation ni de valorisation de tout ce qui est culture régionale et locale ou même celle des minorités. Donc, en fin de compte, quand le modèle économique rattaché au modèle politique de Bourguiba a commencé à montrer ses insuffisances, chacun s'est recroquevillé dans les limites de sa propre culture. Après la révolution, il y a eu même des politiques qui ont joué sur la disparité entre les Tunisiens. Aujourd'hui, on n'est toujours pas unifiés culturellement, on ne se connaît toujours pas. Et le problème dans tout cela, c'est qu'il y a une infinité d'éléments culturels locaux qui restent encore inexploités.
Cela s'exprime dans la fracture sociale qui handicape l'épanouissement de l'être humain...
Les politiques culturelles s'articulent autour de deux axes, d'abord l'homme, sa personnalité, la cohésion sociale, l'avenir de l'homme et indirectement on doit toucher aussi d'une certaine manière la dimension socioéconomique qui rejoint aussi l'épanouissement de l'homme. Ce sont deux axes qui se rejoignent. Tous ces éléments locaux et régionaux, qui n'ont pas été exploités ni valorisés, montrent que nous avons un gap même par rapport à la personnalité du Tunisien qui grandit avec des complexes en quittant sa ville, changeant de langage, de manière d'être, de comportement et il ne va retrouver ses éléments culturels que la veille de l'Aïd ou durant les vacances quand il va rejoindre son environnement principal.
Je pense que 10-15 ans après l'Indépendance, on aurait pu, tout en continuant à unifier les Tunisiens, commencer à valoriser les éléments culturels régionaux et prendre en considération la diversité culturelle. Je suis profondément convaincu que cette approche d'unification culturelle des Tunisiens à travers une meilleure connaissance de l'autre et de soi peut durer plus longtemps, plus que de les unifier à travers un modèle unique même si cela a fonctionné un certain temps.
Comment expliquez-vous le fait que ces expressions locales ont tout de même survécu ?
Ces expressions locales n'ont jamais été formellement interdites d'une façon claire et nette prononcée ou déclarée. On n'interdit pas, mais on laisse les expressions locales évoluer dans un espace assez réduit et on laisse le temps faire et les mutations sociales s'en charger. Ces éléments eux-mêmes sont sujets à des modifications et des évolutions. Et souvent, l'hégémonie culturelle fonctionne. Celle des culturellement riches qui n'est pas forcément la plus intéressante, mais qui arrive à répandre mieux leur culture et à l'imposer. Cela fonctionne entre les pays et même au sein d'un même pays, entre le centre et la périphérie, la capitale et les régions, surtout quand il n'y a pas de stratégie de l'Etat de conservation de valorisation de ces éléments. Mais ce qui est paradoxal, c'est que Bourguiba adorait tout ce qui est élément culturel régional et local comme s'il voulait dire oui à l'autochtone et non à l'autochtonie.
Cela nous ramène à une question cruciale, L'Etat mécène a-t-il toujours été désintéressé ?
Cette relation étroite entre le projet politique de Bourguiba et le projet culturel était une aubaine pour la culture et pour la Tunisie. Aujourd'hui encore, il y a des choses qui ont été faites et qui continuent d'exister. Nous vivons encore sur les pas de ce qui a été fait, comme l'aide publique, la formation dans les disciplines artistiques dans les clubs, les écoles, les lycées puis à l'échelle universitaire, tout le système de festivals comme élément supplémentaire de diffusion, les subventions, etc. Ce qui a été fait est phénoménal. Dans les années 60-70, 35% du budget de l'Etat étaient accordés à l'éducation et à la culture qui dépendaient d'un même ministère.
Cette vision qui impose l'intervention de l'Etat et que vous avez appelée l'Etat mécène qui finance la culture a pour fil conducteur la taille de l'intervention du secteur public pas uniquement avec les moyens qui y sont mis, mais aussi au niveau de la gouvernance et de l'action directe. Dans ce schéma, il y a des avantages et des inconvénients. Les avantages c'est que tant qu'il n'y avait pas de société civile très active et un secteur privé bien établi, l'Etat était dans l'obligation de jouer son rôle. Mais est-ce qu'il y a eu récupération politique ? Je dis «oui» puisque la culture était au cœur du projet politique.
Il y a toujours une sorte de récupération politicienne, il ne faut pas nier que pendant toute l'ère Bourguiba, il est vrai qu'il y a eu de l'action culturelle sur le terrain, mais aussi nous étions dans une configuration de parti unique et il y avait une relation très étroite entre le parti unique et l'action culturelle sur le terrain.
Après, on est entré dans une sorte de récupération différente avec une vision de la culture festive. Le ministère de la Culture, à un moment donné, a porté le nom de ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Loisirs. Ce qui est très négatif, c'est cette manière de récupérer la culture pour donner l'impression que nous vivons dans un pays heureux et que nous sommes dans une approche de démocratisation de la culture. Les avantages sont que cela avait créé une grande dynamique avec des spectacles et des concerts partout et on a continué avec la politique de subventions et à créer des institutions à travers la République.
Comment préconisez-vous alors l'intervention de l'Etat ?
Il faut que l'Etat continue à jouer ce rôle de mécène en continuant à mettre les moyens, mais en se limitant de plus en plus à un rôle stratégique de mise en place de vision, et à se retirer de l'action culturelle directe sauf dans les régions et les zones rurales où son intervention est nécessaire, ou dans de nouvelles disciplines non commerciales qui ont besoin d'être encouragées, ou encore dans des approches et des orientations nouvelles. Pour le reste, l'Etat doit être régulateur avec un rôle stratégique. En partenariat avec le secteur privé et la société civile qui est devenue très dynamique.
Aujourd'hui, dans l'approche moderne, il y a des objectifs stratégiques. Nous avons du potentiel au niveau du pays ou d'une région ( on peut mettre une politique culturelle au niveau même d'un quartier), cela englobe l'arsenal juridique, le potentiel humain, le potentiel institutionnel, le potentiel naturel, le potentiel patrimonial... Nous avons des gens qui sont formés, des artistes, des jeunes créatifs. L'objectif est de mettre en adéquation les objectifs généraux ou spécifiques sur une région donnée sur une période donnée de 10 ou 15 ans. Je comprends que dans les années 50-60, il n'y avait pas une société civile et le secteur privé était quasi inexistant et donc l'Etat devait tout faire. Mais, aujourd'hui, le fait d'avoir une société civile et un secteur privé présents et dynamiques, il faut le prendre en considération. Il faut se répartir un petit peu les tâches ; d'une part les politiques culturelles doivent être participatives et, d'autre part, on prend en considération l'existence du secteur privé et de la société civile même dans la dimension exécutive et opérationnelle des politiques culturelles. Mais j'insiste sur le fait que l'Etat doit jouer son rôle de garde-fou, de régulateur et de contrôleur. Et là où le secteur privé et la société civile font défaut, l'Etat se doit d'intervenir directement.
A quel point l'arrivée du secteur privé a-t-elle dynamisé le secteur culturel ?
Cela apporte une dynamique nouvelle. Il y a deux choses dans la politique culturelle; premièrement il y a des choses qui se passent sur le terrain et l'Etat intervient pour organiser cela avec des textes de loi, un arsenal juridique, des incitations. Il y a aussi de nouvelles disciplines qui apparaissent, une nouvelle génération d'artistes, il y a une vérité
de terrain et si cette vérité se vérifie, il faut les prendre en considération.
À chaque fois qu'il y a une nouvelle dynamique qui se crée, on va explorer de nouvelles zones, plus de disciplines, plus d'idées... La politique culturelle intervient pour mieux organiser un secteur (c'est souvent la pratique qui précède), parfois les politiques culturelles interviennent en amont pour mettre en place une loi, un programme pilote... Pour ouvrir des brèches, explorer des pistes.
Sur le terrain, on assiste depuis une quinzaine d'années à un secteur privé de plus en plus présent dans le cinéma, dans le théâtre, mais aussi des start-up qui œuvrent dans le secteur culturel, dans le digital ou dans le service et ce que nous appelons les industries culturelles et créatives. Tout cela crée plus de dynamique, plus de croissance dont les bénéfices ne sont pas uniquement économiques. Ce que nous cherchons, c'est plutôt l'impact. Une action culturelle avec un impact limité, c'est toujours bénéfique, mais il faut les multiplier. Chercher l'impact sur l'individu et sur la société, sur l'humain, sur le socioéconomique et sur la cohésion sociale...
L'arrivée du secteur privé est bénéfique pourquoi ? Parce que le secteur privé se positionne. Ou il ressent le besoin d'une société et essaye d'y répondre à sa manière ou il détecte des besoins auxquels l'Etat ne répond pas. C'est ce que fait la société civile. Tout cela doit être continuellement pris en considération dans les politiques culturelles. On ne peut pas, en ayant tout ce potentiel, revenir à la politique du tout Etat. On ne peut passer outre ces nouvelles donnes, bien au contraire, il faut les intégrer et travailler avec et les inscrire dans le cadre d'une vision globale.
Ce qui inquiète souvent, c'est la source de ces financements qui s'injectent dans la culture, cet argent d'où vient-il ?
Il y a toujours des bailleurs de fonds internationaux. Il y a la coopération internationale et les principes de la coopération internationale qui fonctionne dans l'intérêt de toutes les parties. Si cela répond à notre besoin, à l'identification de nos problèmes, si cela répond à notre vision stratégique, si cela s'inscrit dans le cadre de nos valeurs et de nos principes, je ne vois pas où est le problème.
Il y a deux questions très simples auxquelles il faut répondre : cet argent qui arrive, est-ce de l'argent propre et tracé ou est-ce un argent douteux ? Est-ce que cela répond à nos propres besoins ou on suit et on s'adapte ? Si les réponses à ces deux points sont claires. La question est réglée.
Quels sont, alors, les outils de contrôle ?
Ce sont des outils qui doivent être développés au niveau des politiques culturelles mêmes, et encore une fois, la dimension exécutive et opérationnelle doit être menée en étroite collaboration avec le secteur privé et la société civile. La société civile est aussi là pour contrôler à son tour l'Etat, compléter son action et en même temps elle peut constituer aussi le bras de l'Etat. Car aujourd'hui, quand on dit l'Etat, nous ne parlons pas uniquement du secteur public, c'est un tout, nous avons un potentiel que nous devons exploiter tous ensemble.
L'application du langage managérial nous mène-t-elle à une vision purement économique de la culture ?
Le management n'est pas uniquement la rentabilité économique et financière, le langage managérial englobe des principes et des modèles de gouvernance qui doivent être appliqués même dans le secteur public. Ce sont les principes de bonne gouvernance qui englobent l'optimisation des ressources humaines, l'optimisation du temps, des moyens matériels et logistiques.
Aujourd'hui, on parle de moyens de gouvernance et de management même dans les projets de l'Etat et d'ailleurs, ce que nous reprochons parfois aux institutions publiques c'est ce manque de bonne gouvernance.
La culture doit-elle être obligatoirement rentable ?
Il faut que ça soit rentable pour que ça soit pérenne sans que l'Etat ne se désengage de l'action culturelle que nous appelons à tort à fonds perdu (dans la culture on est toujours gagnant parce qu'on investit dans l'homme), mais en même temps quand nous avons des projets viables économiquement, on fait travailler des gens, on réinvestit. A chaque fois que nous avons un impact économique de la culture qui grandit, nous avons un impact culturel qui grandit avec.
Dans certains pays, quand nous voyons des industries culturelles et créatives qui avoisinent les 10% et leur participation dans le PIB dépasse l'industrie automobile, c'est qu'il y a une grande dynamique culturelle et qu'il y a un vrai rayonnement à l'échelle internationale et cela ramène d'autres types d'investissement et de la croissance.
La culture est censée être rentable économiquement, sauf qu'il faut toujours avoir le contrepoids de l'Etat directement ou indirectement. Nous devons continuer la politique de subvention des artistes et des associations pour compléter ce qui manque. Ce quelque chose à compléter pourra aussi, à son tour, changer et évoluer.
Soit, nous avons les moyens de tout faire, d'exploiter un maximum de notre potentiel culturel, à ce moment-là on peut se passer du secteur privé, soit on reste dans le statu quo des siècles encore à attendre un miracle.


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