Une nouvelle dynamique, aussi ambitieuse que prometteuse, commence à s'installer au Centre culturel international d'Hammamet. Au cours d'un point de presse organisé dernièrement, le directeur du CCIH Moez Mrabet n'a pas manqué de préciser l'importance que le centre accorde à la contribution de tous les acteurs de la culture dans la mise en place d'une politique culturelle participative et consultative tendant à finaliser un objectif primordial : transformer Hammamet en un pôle culturel actif et attractif. Il a également mis l'accent sur la nécessité de trouver les moyens efficaces d'exploiter le potentiel du CCIH dans la promotion de la créativité et de la production artistique. A court et moyen terme, la direction du CCIH propose de créer des partenariats avec des composantes de la société civile et des institutions académiques à l'échelle régionale et nationale en vue de fonder une médiathèque et d'ouvrir des cafés littéraires qui seront autant d'espaces de lecture que de ressourcement contribuant à réconcilier le lieu avec son public naturel. « Le centre sera ouvert sur son environnement et notamment les associations et les établissements scolaires et universitaires. L'implication des jeunes et des femmes dans les activités du centre se fera à travers la création de clubs de peinture, de cinéma, de théâtre, de danse, de littérature et de poésie, de musique et de danse, environnement, etc. Nous comptons investir les espaces publics à Hammamet pour y introduire et perpétuer des activités culturelles et artistiques ( Chelma, le fort, etc)encourager les jeunes talents et former des acteurs culturels et des enseignants à l'animation culturelle. Une médiathèque ouverte au public et aux jeunes. Ceci sans oublier la constitution d'archives du centre et les mettre à la disposition des chercheurs et l'organisation des résidences et séjours d'artistes, de poètes, romanciers, philosophes, intellectuels tunisiens et étrangers, le réaménagement et la consolidation des espaces existants : la salle de cinéma, une galerie d'exposition, cafés littéraires, etc. Les parcs culturels Dans cette perspective, souligne Moez Mrabet, le Centre Culturel International de Hammamet propose d'entamer une réflexion sérieuse sur la réhabilitation de l'espace vert et son insertion dans le patrimoine culturel national. « Les différents acteurs de la scène culturelle locale, régionale et nationale sont invités à débattre autour de la création de parcs culturels animés par les artistes et centrés sur la création artistique. Le patrimoine culturel de la Tunisie n'est pas uniquement constitué de ruines, de monuments ou de traditions artisanales et culinaires. N'est-il pas nécessaire d'ajouter à ce patrimoine, somme toute figé, une dimension plus vivante, plus dynamique ? Le point de départ de ce projet qui se veut national serait Dar Sébastian qui a pour ambition la réhabilitation de son parc et sa réconciliation avec son public légitime en introduisant des activités attractives tout en étant instructives. Il sera question dans cette journée d'étude de penser aux moyens qui doivent être mis en œuvre pour transformer cet espace historique en modèle de projet culturel fondé sur la fusion de la nature et de l'Art. Pour cela il est nécessaire d'impliquer dans la création de cet espace des personnes exerçant dans divers domaines : architectes et jardiniers paysagistes, artistes scénographes, plasticiens, poètes, dramaturges, etc. Ainsi nous traçons le parcours de la créativité et nous invitons les amoureux de l'Art à constituer le premier noyau d'un plus vaste projet visant la mise en place d'un modèle structuré en matière d'interactivité entre espace public et expressions artistiques ».A propos de l'Académie de la Méditerranée pour la Culture et les Arts, ce nouveau projet ajoute le directeur du CCIH remet en question la politique culturelle actuelle à commencer par celle du Centre Culturel International de Hammamet. Ainsi propose-t-elle de créer les Assises de la Culture sous forme d'un cycle de rencontres-débats pour redéfinir ses priorités en matière de stratégie culturelle et se repositionner par rapports aux enjeux actuels. Jusque-là, le CCIH a bénéficié de l'aura léguée par Sebastian et les pionniers du mouvement culturel des débuts de l'Indépendance. Cette aura s'est étiolée au fil des décennies, en dépit de tous les efforts consentis pour préserver la magie de Dar Sebastian. « Le CCIH doit se renouveler pour retrouver son souffle innovateur, son rôle avant-gardiste et son rayonnement. En redorant son image, c'est l'image de la ville de Hammamet qui retrouvera son prestige d'antan. Il ne s'agit pas ici de procéder à quelques changements superficiels ou artificiels. Il s'agit en fait de concevoir et de mettre en œuvre une nouvelle stratégie culturelle, capitalisant les expériences précédentes, et englobant les différentes structures du Centre lui-même (Dar Sebastian, Festival International de Hammamet, Résidences artistiques et scientifiques) et toutes les forces vives de la ville qui l'abrite, en vue de se réapproprier et de réintégrer dans sa stratégie un élément culturel fondamental : le patrimoine local » A propos de l'amélioration de l'infrastructure du centre, Moez Mrabet a annoncé qu'un théâtre couvert de 1500 places verra le jour d'ici 2020« Ce projet devra débuter dans deux ans . Une période est nécessaire à l'étude qui va être faite par des bureaux d'études. Les travaux seront entamés d'ici deux ans » S'agissant du financement du centre par les hôteliers, Moez Mrabet a appelé les hommes d'affaires, les hôteliers et les mécènes à apporter leur contribution au financement des évènements culturels du centre.« Le financement (des évènements culturels ne doit pas dépendre uniquement de l'Etat mais élargi aux hommes d'affaires. Si en Tunisie on est encore frileux au mécénat, à l'étranger et dans plusieurs pays, les institutions privées sont le principal moteur du développement culturel. La culture ne peut pas se développer sans l'intervention de la société civile et notamment les privés. »dit-il