Des partis politiques et des composantes de la société civile ont condamné, lundi, l'exécution, samedi dernier, par le Royaume d'Arabie Saoudite de 47 personnes pour terrorisme, dont le chef religieux chiite Nimr Baqer Al-Nimr, figure de l'opposition saoudienne. Dans une déclaration, le Parti des travailleurs s'est déclaré contre l'implication des leaders d'opinion dans des affaires de terrorisme et la liquidation des opposants sur la base d'appartenance sectaire, estimant que l'exécution de Cheikh Nimr risque de nourrir la haine et de provoquer des conflits sectaires. Pour le parti Al-Massar, la vague d'exécutions menée par l'Arabie Saoudite se veut un moyen pour détourner l'attention de l'opinion publique sur la montée des protestations populaires et la multiplication des revendications liées à la protection des droits humains au royaume. Il s'agit, également, a-t-il ajouté, d'une tentative d'étouffer les voix de l'opposition qui commencent à s'élever et à se faire entendre. Quant au Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes), il a dénoncé la condamnation à mort de l'opposant saoudien Cheikh Nimr qui, a-t-il dit, s'oppose aux droits les plus élémentaires, se disant contre la peine de mort, notamment pour des considérations politiques. Augmenter les divisions sectaires De son côté, le Haut comité des droits de l'Homme et des libertés fondamentales (Hcdhlf) a considéré que l'application de la peine de mort par les autorités saoudiennes à l'encontre de 47 personnes augmenterait les divisions sectaires et les conflits idéologiques dans la région. Cette pratique contribuerait à la propagation de la violence et rendrait les droits de l'Homme plus vulnérables face aux abus, a estimé le Haut comité. Dans un communiqué publié hier, le Hcdhlf a également exprimé « sa profonde préoccupation quant à l'application, par les autorités saoudiennes, de la peine de mort à l'encontre des condamnés en dépit de la campagne internationale appelant à un moratoire sur les exécutions capitales. » Selon le Haut comité, « les circonstances dans lesquelles le procès s'est déroulé n'étaient pas respectueuses des règles élémentaires des droits des condamnés, le procès n'obéissait donc pas aux normes internationales de procès équitable.»