L'Espérance a partagé les points avec la MCA à Alger dans un match très ouvert. Mais encore une fois, elle n'a pas brillé en raison d'une manifeste absence de cohésion et d'inspiration. Au terme de la deuxième journée de la phase des poules de la Ligue des champions, l'Espérance se trouve en tête avec quatre points devant Ezzamalek, la Mouloudia (2 points) et Teungueth (1 point). Ce classement nous interpelle pour plus d'une raison. D'abord parce que notre représentant a évité la défaite à Alger devant la MCA (1-1) après avoir glané les trois points à la première journée contre les Sénégalais de Teungueth (2-1). Ensuite parce qu'à l'exception de l'Espérance, aucune autre équipe, particulièrement Ezzamalek, n'est parvenue à gagner lors des deux journées jouées jusque-là. C'est dire le rapprochement du niveau dans ce groupe où le suspense pourrait battre son plein jusqu'à la fin. En effet, les cartes pourraient même se brouiller dès la prochaine journée pour changer le cours des choses au cas où Ezzamalek s'imposait face à l'Espérance à Radès dans une grande tentative égyptienne de renverser la donne. Cette éventualité n'étant plus exclue après ce qui s'est passé à Alger entre l'Espérance et la MCA qui se sont livré une bataille indécise du début à la fin. Un match très ouvert A priori, on s'est rendu à l'évidence que l'Espérance, la Mouloudia et Ezzamalek joueront à chances égales dans leur poule et que des surprises lourdes de conséquences sont susceptibles de se produire à chaque journée. Tout peut arriver et les trois protagonistes maghrébins lutteront pour la qualification jusqu'à la fin. Seule, peut-être, une victoire de l'Espérance avant-hier à Alger aurait pu permettre d'avancer un pronostic différent. On n'est donc plus dans une poule où la qualification est d'emblée réservée à deux favoris. Ce n'est plus le cas. Dans leur derby, les Algérois et les «Sang et Or» ont joué leur va-tout sans trop de calcul. Et chacune des deux équipes a eu sa mi-temps. La MCA a bien négocié la première période en la couronnant d'un but de Bilel Ben Saha (27') sur un tir mal intercepté par Farouk Ben Mustapha. Et l'Espérance a tonitrueusement réagi en deuxième mi-temps. Sa supériorité sur le plan physique lui a permis de développer un jeu offensif mieux articulé avant d'égaliser grâce à l'Algérien Abderraouf Benguith (60'). Toutefois, il y a toujours ce petit quelque chose qui manque dans la qualité du jeu de l'Espérance qui ne rassure pas tout à fait malgré la pléthore de bons joueurs en attaque et au milieu de terrain. La cohésion parfaite n'est pas encore atteinte. Ce qui donne libre cours à beaucoup de déchets et à l'improvisation. Seules, peut-être, la détermination et la rage de vaincre continuent de conduire l'équipe de Bab Souika, soit à gagner, soit à éviter la défaite comme ce fut le cas à Alger. Mais il faut bien œuvrer à asseoir une bonne stratégie de jeu claire et bien assimilée par tous les joueurs. C'est que, sur le papier, l'Espérance est la plus forte mais sur le terrain, elle peine à s'imposer comme l'exige son statut. Et puis, l'irrégularité et l'inconstance dans le rendement de la majorité des joueurs intriguent à juste titre. Même les deux nouvelles recrues, Khalid Abdel Basset et William Tougui, qu'on croyait bien partis pour crever l'écran, étaient d'un rendement quelconque à Alger. Bizarre !