Face au métier des «Pharaons», le six national a laissé des plumes, abandonnant le ticket pour les JO Le rêve olympique s'envole. En s'inclinant en finale de la compétition de Brazzaville face à ces diables de Pharaons au gabarit impressionnant et au physique tonitruant, l'équipe de Tunisie a dit adieu à son rêve de représenter le continent africain aux Jeux olympiques de Rio. Pourtant, elle a tout fait dans cette finale haute en couleur et d'une grande intensité émotionnelle en affichant beaucoup d'allant et de maîtrise pour voir ses vœux exaucés et entrer dans l'histoire en décrochant pour la septième fois le billet de qualification aux Jeux olympiques. Les Tunisiens sont passés à côté de l'exploit en conservant dans une grande partie du tie-break l'avantage des points jusqu'à 12-11. Le reste de ce set décisif a été l'affaire d'une solide et athlétique formation égyptienne beaucoup plus entreprenante et pleinement confiante en ses moyens, très forte au service, efficace dans ses manœuvres dans la zone arrière et très agile en attaque. Les Egyptiens ne lâchèrent pas. Ils retournèrent en fanfare pour forcer la décision sur le score de 16-14. Et c'était l'explosion de joie dans le camp égyptien. L'entraîneur slovaque de l'équipe toujours sur le toit de l'Afrique affiche un sourire lumineux : «La tâche était extrêmement difficile pour les deux équipes qui se ressemblent dans le style de jeu, mais nous avons su en profiter à la fin du set décisif. Et c'est ça le plus important». Le raisonnement nous paraît juste car les ultimes moments de chaque set et quand il s'agit du tie-break à égalité de points tout cela met en valeur les compétences de l'entraîneur. Le Slovaque Metchelli a réussi de justesse à renverser le cours des choses pour redonner âme et vigueur à ses joueurs, alors que le Tunisien Fethi M'kaouer a échoué. Il n'a pas trouvé les mots, les solutions de rechange, pour que ses protégés conservent leur ascendant et leur avantage. Le managériat en volley-ball constitue un élément décisif. D'autre part, c'est sans doute cette force mentale du groupe égyptien qui a permis à l'équipe d'entamer la finale en force pour remporter le set inaugural 25-19, de ne jamais baisser les bras, ce qui a permis à l'équipe de remonter la pente pour égaliser à deux sets partout et anéantir finalement les espoirs des Tunisiens qui n'en croyaient pas leurs yeux. Les camarades de Mehdi Ben Cheïkh, il est vrai, ont eu beau tenter, ils menaient au score par deux sets à un et personne ne se doutait peut-être de leur bonne prestation cette fois-ci. Ils ont failli provoquer la surprise face à un adversaire habitué à nous réserver de grosses amertumes. Avouez que l'Egypte durant toute une décennie (de 2005 à début 2016) a pris le dessus sur la Tunisie huit fois dans neuf rencontres. Avant-hier, ce fut notre quatrième défaite d'affilée en l'espace de six mois : la CAN du Caire, la coupe du monde à Tokyo, le premier tour et la finale du tournoi de Brazzaville. Il y avait quelque chose, sans doute, de brisé dans la sélection tunisienne. La peur de perdre, la peur aussi de l'adversaire égyptien, le dilettantisme parfois, le relâchement inexplicable à la fin de la rencontre ont permis souvent aux Pharaons de puiser au fond de leurs ressources. Les nôtres ont raté avant-hier le coche, pourtant l'adversaire était privé de deux de ses piliers en passe et en attaque. Encore une fois, notre staff technique a été incapable de mettre son équipe à l'abri du danger de l'étonnant Ahmed Salah au service et en attaque, toujours l'homme providentiel des Egyptiens, inscrivant le maximum de points en finale, certains dans des positions pourtant délicates. La fin est cruelle pour les Tunisiens. Et c'est dommage. Ils ont simplement plié face à une équipe qui va jouer ses quatrièmes JO. Il fallait bien s'y attendre. Les changements sont utiles à la FTVB et, visiblement, non pas avec l'intention de trouver un quelconque bouc émissaire pouvant justifier ce qui s'est passé à Brazzaville, mais plutôt avec la conviction que changer est devenu nécessaire. Bientôt on aura l'opportunité du tournoi de repêchage, qui sera très difficile. Il y aura des adversaires venant d'Amérique du Sud, en plus d'une Algérie revancharde.