Les mécontents de Nida Tounès ne se sont pas tous rués vers le nouveau bloc parlementaire « Al Horra » Passé les spectaculaires agitations sociales, la vie normale de nos hommes politiques reprend son cours et c'est encore Nida Tounès, le parti vainqueur des dernières élections qui fait tristement parler de lui. Hier à l'hémicycle du Bardo, à l'occasion d'une séance plénière, Nida est devenu officiellement le deuxième parti politique de l'assemblée avec seulement 64 élus derrière Ennahdha qui garde ses 69 élus sans en perdre un seul. En effet, les frondeurs (pas tous) ont depuis hier leur propre bloc parlementaire baptisé Al-Horra (La Libre) composé de 22 députés. Par son nombre, ce bloc parlementaire devient la 3ème force politique de l'Assemblée et relègue aux rangs suivants le Front Populaire, l'UPL et Afek Tounès. La séance plénière d'hier a également connu le renforcement de Afek Tounès par deux nouveaux députés issus de listes indépendantes, à savoir Riadh Jaïdane de l'Appel des Tunisiens à l'étranger et Naziha Biaoui du Front National de Sauvetage. La même chose pour le groupe des socialistes qui reçoit en son sein les deux élus du Courant de l'Amour (Tayar Mahabba), Rim Theiri et Mohamed El Hamdi. Ces deux blocs sont désormais formés de 10 députés chacun. Mais les mécontents de Nida Tounès ne se sont pas tous rués vers le bloc parlementaire « Al Horra », puisque des députés à l'instar de Leïla Hamrouni, Olfa Sokri, Bochra Belhaj Hamida, Hassouna Nasfi et Mohamed Troudi ont préféré démissionner du bloc parlementaire de Nida Tounès sans pour autant rejoindre le nouveau groupe parlementaire. En effet, ces députés prennent leur temps et ne se sont pas encore décidé à rejoindre, ou pas, la nouvelle initiative. Certains, comme Bochra Belhaj Hamida, avaient d'ores et déjà affirmé qu'ils étaient défavorables à la formation d'un nouveau bloc parlementaire. Ainsi, l'hémicycle est en train de changer de physionomie et, avec lui, tout le paysage politique tunisien. Les prochaines élections locales risquent d'en être affectées ainsi que la loi électorale qui est plus que jamais sujette à des tractations politiques.