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Interview avec Rayed CHAIBI, Président de l'Association pour la Promotion de la Coopération et de l'Amitié entre la France et la Tunisie (APCAFT) : «Depuis 50 ans, la Tunisie compte une voix au sein de la francophonie»
Le Sommet de la francophonie sera l'occasion de renforcer la solidarité entre les Etats face à une crise sanitaire d'une exceptionnelle gravité. Plus d'informations avec Rayed Chaïbi, président de l'Association pour la promotion de la coopération et de l'amitié entre la France et la Tunisie (Apcaft). Entretien. L'Association pour la promotion de la coopération et de l'amitié entre la France et la Tunisie (Apcaft) s'apprête à lancer une initiative dans le cadre du Cinquantenaire de la francophonie. Pouvez-vous nous la présenter ainsi que ses objectifs ? Dans le cadre du Cinquantenaire de la francophonie, nous organiserons en octobre prochain à Paris le Sommet des Amis de la Francophonie. Ainsi, nous souhaitons regrouper et rassembler les diasporas francophones, les acteurs économiques, les élus locaux, les ONG et OING dans l'objectif de porter des propositions sur des thématiques impactées par la crise sanitaire : la santé, l'économie sociale et solidaire et l'éducation. Nos contributions, qui prendront en compte l'innovation et le numérique, seront transmises au président de la République, Kaïs Saïed, et Madame Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), dans la perspective d'être présentées lors du Sommet de Djerba en novembre prochain. Quelle peut être la valeur ajoutée de cette initiative que vous lancez par rapport à ce qui est fait par l'OIF ? La crise sanitaire que nous traversons est exceptionnelle, la réponse doit aussi être exceptionnelle et collective. C'est pourquoi, nous souhaitons agir de concert aux côtés de la Tunisie, pays hôte du Sommet, et de l'Organisation internationale de la francophonie, co-organisatrice du Sommet de Djerba. D'ailleurs, je dis à la secrétaire générale de la francophonie que nous saluons et soutenons pleinement les actions menées dans un contexte extrêmement difficile et cette initiative que nous portons est une valeur ajoutée s'inscrivant en complémentarité de ce qui a été entrepris. C'est une démarche constructive pour un intérêt commun qui nous rassemble et nous ressemble : la solidarité. La Tunisie organise prochainement le Sommet international de la francophonie à Djerba. En quoi constitue-t-il un honneur et un prestige pour le pays où la langue française reste la deuxième langue officielle après l'arabe ? C'est un honneur et un prestige au regard du statut de la Tunisie qui est, je le rappelle, un des pays fondateurs de la francophonie par la volonté du président Habib Bourguiba qui est à l'origine de ce projet avec ses homologues du Niger et du Sénégal, les présidents Hamani Diori et Léopold Sedar Senghor. La Tunisie est une voix qui compte au sein de la francophonie, et ce, depuis 50 ans. Quelles sont les attentes et quelles seront les retombées de cet événement pour la Tunisie et les pays francophones en général ? Pour la Tunisie c'est une formidable opportunité diplomatique, culturelle et économique. La décision du président de la République, Kaïs Saïed, de délocaliser le Sommet à Djerba est très judicieuse d'un point de vue diplomatique et culturel car c'est une occasion de mettre en valeur aux yeux du monde un joyau de la Tunisie, carrefour de civilisations, qui ambitionne d'intégrer le patrimoine mondial de l'Unesco. D'un point de vue économique, ce sommet doit permettre de valoriser une région qui est en pleine mutation et qui a besoin d'être également soutenue. Plus généralement, ce sera l'occasion de renforcer la solidarité entre les Etats face à une crise sanitaire d'une exceptionnelle gravité. Vous avez fait référence aux leaders africains et défenseurs de la francophonie, tels que le président Habib Bourguiba qui prônait l'avantage culturel de la langue française et son impact régional en Afrique, mais qu'en est-il réellement aujourd'hui des nouveaux discours ? Il faut être réaliste, la francophonie n'est plus aussi présente dans les nouveaux discours même si l'esprit, lui, demeure. Pourtant, elle a considérablement évolué puisque la francophonie d'aujourd'hui c'est 88 pays, 300 millions de locuteurs dans le monde mais c'est aussi et surtout une institution internationale qui agit pour la jeunesse, le numérique, l'égalité femmes/hommes, la paix, le développement local et la santé pour ne citer que ces exemples. La francophonie est une actrice importante dans ce monde post-crise qui s'ouvre et c'est pour cela que nous devons la soutenir et nous tenir à ses côtés pour agir en faveur des populations défavorisées. «300 millions de regards vers Djerba» disiez-vous l'an dernier dans une Tribune parue dans Réalités Magazine. Cette image correspond-elle toujours à ce qui se traduira lors du Sommet? Oui, je le crois car ce sommet, qui portera sur le numérique, devra répondre aux nombreux défis qui impactent le peuple francophone et notamment sa jeunesse. La Tunisie saura se montrer à la hauteur de l'évènement pour les 300 millions de francophones dont les yeux seront tournés vers Djerba qui sera, le temps de ce sommet, la capitale internationale de la francophonie !