Soumise au confinement total, avec un peu de retard, Zarzis est dans une situation très embarrassante en raison notamment du non-respect du protocole sanitaire. En plus, elle est envahie par un nombre considérable d'Africains subsahariens, des Asiatiques et des compatriotes venus de l'intérieur et de l'Ouest du pays. Pour fuir leur ville natale qui est devenue très cosmopolite, les Akkaras ont opté pour le «sauve-qui-peut» et ont préféré la migration clandestine vers Lampedusa. Dernièrement et chaque nuit, malgré le couvre-feu et le contrôle des gardes-côtes, un grand nombre d'embarcations de fortune chargées de harragas dont des femmes et des enfants prennent le large en direction de la rive nord de la Méditerranée. «Ils n'ont plus rien à faire sur place», selon leurs proches qui ajoutent : «Le chômage, la misère, la corruption, le Covid-19, le manque de vaccin….Ainsi, ils veulent tenter leur chance avec un brin d'espoir afin de réussir une vie meilleure». Doublement stressés, les parents de ces derniers qui attendent impatiemment d'un côté le résultat du PCR qu'ils ont subi et de l'autre un coup de fil rassurant qui leur annonce l'arrivée de leur progéniture en Italie, parce que nombreux sont les aventuriers qui sont morts noyés ou portés disparus depuis quelques jours.