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La diplomatie tunisienne revient de loin
Visite d'Etat de BCE en Suisse
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 02 - 2016

De notre envoyé spécial en Suisse Soufiane BEN FARHAT
La visite d'Etat qu'effectue en Suisse le président de la République, M. Béji Caïd Essebsi, se veut sous le signe de la relance, voire de la rénovation. Certes, la diplomatie tunisienne n'en est guère au stade où l'on doive réinventer la roue. Mais elle gagnerait à retrouver ses fondamentaux. La diplomatie du temps du gouvernement de Mehdi Jomâa exceptée, chapeautée alors avec brio par M. Mongi Hamdi, tout avait été chamboulé en un tournemain. Dans le mauvais sens s'entend.
Du temps de la Troïka, la Tunisie s'était retrouvée à la traîne, notamment des Turcs, des Qataris et de leurs multiples réseaux et officines occultes. Les abcès de fixation idéologues et confessionnels fabriqués de toutes pièces ont sévi. L'exercice de M. Taieb Bacchouche a enfoncé le clou en se caractérisant par la torpeur, le manque d'initiatives et l'affligeante apathie.
Depuis quelque temps, le président de la République semble soucieux de renverser la vapeur et faire redorer à la diplomatie tunisienne son lustre d'antan. La reprise en main est manifeste au rythme des visites d'Etat présidentielles tant au niveau arabe qu'à l'échelle internationale en général. Les vieux canaux sont remis au jour, le modus operandi de l'efficience aussi. Béji Caïd Essebsi, patron par excellence de la diplomatie en vertu de ses prérogatives constitutionnelles, monte au créneau. Il a fait nommer un fidèle des fidèles, diplomate confirmé, à la tête du ministère des Affaires étrangères. M. Khémaïs Jhinaoui avait été écarté manu militari et mis au frigidaire d'une manière pour le moins cavalière, par l'ancien président de la République, M. Moncef Marzouki, alors qu'il s'apprêtait à prendre ses fonctions en sa qualité d'ambassadeur à Paris. Diplomate de longue date, c'est aussi un fin connaisseur des arcanes de la diplomatie. Celles-là mêmes que M. Béji Caïd Essebsi affectionne particulièrement, ayant officié, cinq années durant, en tant que ministre des Affaires étrangères sous le règne de Bourguiba.
Béji Caïd Essebsi cède aussi au syndrome de Metternich. La politique étrangère est une espèce de passion pour lui. Qui plus est, en sa qualité de chef de l'Etat, il s'identifie charnellement à la Tunisie qu'il incarne. Comme le président François Mitterrand pour la France en 1981, il est convaincu qu'il va rendre à la Tunisie un rang et une voix qu'elle a perdus.
C'est muni de cette volonté politique et de ces prédispositions psychologiques que Béji Caïd Essebsi s'est rendu à Berne, la capitale fédérale suisse. Il est accompagné du ministre des Affaires étrangères et de M. Yacine Ibrahim, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale. Mais aussi d'une délégation d'une quinzaine d'homme d'affaires conduits par la centrale patronale, l'Utica.
La visite d'Etat revêt plusieurs aspects, politiques et économiques surtout. L'une des questions essentielles des échanges avec la partie suisse porte sur le gel des avoirs de l'ancien président déchu et de son entourage. Après la révolution, en 2011, la Suisse avait été l'un des premiers pays à geler les avoirs de l'ancien président et de son entourage, avoirs estimés à cent-vingt millions de dinars. Les responsables suisses, venus dans nos murs à maintes reprises, ont réitéré depuis leur volonté d'aider la Tunisie à la restitution desdits fonds. Et, sur ce plan précis, les gouvernements post-révolution ont fait valoir des dossiers mal conçus et mal ficelés. Le Conseil fédéral suisse a décidé alors de proroger de trois ans le gel des avoirs de Ben Ali et des siens. Mais cette prolongation prend justement fin en 2016. Les Suisses sont en fait très sourcilleux sur le plan de la loi, mais aussi sur les principes de l'équité. Ce qui explique que de nombreux accords en la matière doivent être signés lors de la visite d'Etat de BCE en Suisse. Il ne faut guère oublier qu'un protocole d'accord concernant le programmes Suisse de soutien à la transition démocratique en Tunisie avait été signé à Tunis le 22 juillet 2011 à Tunis.
Relance, rénovation, refondation. Les mots ne sauraient tout résumer. Notre diplomatie se redéfinit. Elle veut faire peau neuve. Se redessiner. Souhaitons que cela soit fait avec doigté, moyennant la précision d'un horloger suisse.


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