Radhi Jaïdi, ex-éminent joueur à l'EST, n'a pas eu besoin de temps d'adaptation ou de légitimité auprès du public espérantiste. On le connaît bien, on l'a vite accepté. Même si ce Radhi Jaïdi n'est plus ce joueur qui a vécu en Tunisie et pris tout ce qui est bon et mauvais du football tunisien. C'est un autre Radhi Jaïdi qui a débarqué : c'est quelqu'un qui a passé plus de 15 ans en Angleterre, qui a côtoyé les sommités du football européen, qui a appris à vivre à l'« anglaise ». Son accent, sa manière d'aborder les entraînements de l'EST, son discours et ses idées de la fonction d'entraîneur en disent long sur sa métamorphose. Une sorte de blocage culturel et footballistique ? On attendra pour en juger, mais Jaïdi commence à marquer son territoire, à parler franchement sans tenir compte de ce que pensent les supporteurs fanatiques. Et le plus important, ce n'est pas quelqu'un qui accepte des interférences, des conseils qui entrent dans son autorité technique. Il est là pour jouer les titres, mais le plus important c'est de reconstruire une équipe pour les deux prochaines saisons pour rivaliser en Afrique. Chose qui peut ne pas plaire, mais qui semble très intelligente de sa part. Il ne se met pas une pression surtout que l'effectif actuel de l'EST n'est pas équivalent à Al Ahly par exemple. Les recrutements étrangers qui affluent au parc B vont-ils l'aider ? Le plus important, c'est que tous les joueurs entrent dans son projet de jeu, dans sa manière de manager l'équipe. Ce sera avec beaucoup d'innovation, les joueurs vont sentir du changement. Vont-ils suivre, ou au contraire vont-ils bloquer ? Toutes des questions légitimes que le temps va permettre de nuancer. En tout cas, Radhi Jaïdi va marquer une rupture par rapport à Mouïne Chaabani à tous les plans. Les victoires, les titres seront les premiers critères que le président de l'EST ( très impliqué dans la vie de la première équipe) considérera pour juger le travail de Jaïdi. Les résultats oui, mais reconstruire une équipe demande aussi du temps, un peu de temps, et une certaine marge d'expérimentation même dans les clubs à titres. Va-t-on accepter cela à l'EST ? Jaïdi devra trouver le bon équilibre.