Rencontres conviviales oui, mais pas de musique expéditive! Chaque jeudi soir, le café culturel Le 4e Art invite le public à découvrir l'univers musical d'un jeune artiste tunisien. Intitulés «Happy hour musicale», ces rendez-vous sont ouverts à tous, gratuitement sur réservation. Le 18 février, la scène placée entre les tables du café culturel et la salle de spectacle au 4e art a accueilli la violoniste et chanteuse Houyem Ghattas, huitième invitée de la Happy hour. Initiée dès son jeune âge à la musique par son père Mounir Ghattas, qui l'accompagne à la percussion pendant ses spectacles, Houyem Ghattas est aujourd'hui titulaire d'un mastère en musique et musicologie, et a notamment décroché une bourse de stage en Belgique en 2011 (Les lundis D'Hortense). Elle a commencé sa formation avec le répertoire de jazz et de blues mais ses influences musicales sont diverses. «Je n'ai pas de référence particulière et je n'aime pas les étiquettes», nous répond-elle à la fin de sa prestation au 4e art jeudi dernier, quand on lui demande à quel style s'apparentent les reprises qu'elle a interprétées. Difficile à dire en effet tellement les mélodies étaient monotones et répétitives. Et pourtant, il y avait du Bob Marley, Stevie Wonder, Sting, Alicia Keys, «Al bint el chalabiya» de Fairouz, «Zina» de Babylone et «Choftek Marra» de Nabiha Karawli, mais toutes servies à la même sauce, sans caractère, façon récitation ou berceuse, auxquelles on avait du mal à adhérer. Le public, plein de bonnes intentions, n'a réussi à accrocher que quelques moments de fusion avec cette musique mondialisée et formatée. Et pourtant, tous les ingrédients d'un projet musical étaient là. Le talent de Houyem Ghattas, en chant et au violon, sont indéniables. Elles est très bien accompagnée pat Mounir Ghattas à la percussion et Hosny Hamdi à la guitare. Les seuls moments où on a bien aimé se laisser bercer pendant le concert étaient ceux où la violoniste a interprété ses compositions, dont «A call» («pour la paix, la bonne humeur et toutes les choses positives», précise-t-elle) et «Leave me», parole et musique inspirées des chagrins d'amour de ses copines. Là, la fraîcheur et la singularité d'une artiste en herbe pointent leur nez et l'on a envie de dire «Allez, Houyem, plus de cran et d'audace!». Des mots d'encouragement évidemment. «Happy hour musicale» n'est pas supposé signifier musique expéditive. On attend donc mieux de ces rendez-vous, sous forme de rencontres conviviales avec des mélodies qui parlent le langage universel de la musique sans y laisser l'essentiel: l'âme singulière de l'artiste. Rappelons aussi les prochains Happy Hour: le 25 février, Khalil Jridi & Nesrine Jabeur. Le 3 mars: Jihed Khmiri & Trappa, le 10 mars: Mehdi Bahmed et le 17 mars: Hannah Schheider