Pas de rapatriement des morts et des blessés tunisiens « Les frontières tuniso-libyennes sont placées en état d'alerte maximale », selon le chargé d'information et de communication auprès du ministère de l'Intérieur, Yasser Mosbah. Joint hier par l'agence TAP, Mosbah a indiqué que le trafic au poste-frontière de Ras Jedir est normal. Au cours de ces dernières 24 heures, quelque 2.544 Libyens sont entrés en Tunisie, alors que 2.672 autres ont quitté le pays, a-t-il souligné. Un raid aérien a été mené vendredi à l'aube contre deux maisons dans la ville libyenne de Sabratha, à environ cent kilomètres du poste-frontalier de Ras Jedir au sud de la Tunisie. Trente-sept Tunisiens ont été tués dans ce raid américain, selon Mustapha Abdelkabir, activiste, spécialiste de la question libyenne, qui cite des sources libyennes officielles. D'autre part, Yasser Mosbah a démenti hier le rapatriement des corps et des blessés tunisiens dans le raid américain mené hier contre deux maisons à Sabratha. « Aucun corps ou blessé n'a jusque-là été livré aux autorités tunisiennes », a-t-il déclaré à l'agence TAP, en allusion aux rumeurs autour du rapatriement des corps et des blessés dans ce raid. « La vérification de l'identité des victimes exige des analyses génétiques », a-t-il estimé. D'après une source autorisée auprès du ministère des Affaires étrangères, aucune nouvelle information n'a été fournie aux autorités tunisiennes sur le bilan et l'identité des morts et des blessés tunisiens dans le raid US. Ennahdha : soutenir le processus politique Selon Mustapha Abdelkabir, activiste, spécialiste de la question libyenne, trente-sept Tunisiens ont été tués et environ 12 autres blessés dans le raid américain à Sabratha. Des dirigeants des groupes terroristes « Ansar Al Chariaa » et «Daech » figureraient parmi les personnes tuées dans le raid. Des médias tunisiens et libyens ont fait état de 43 morts dans ce raid d'après des responsables libyens. Par ailleurs, le mouvement Ennahdha a appelé les pays du voisinage de la Libye à « unifier leurs positions en appui au processus politique consensuel dans ce pays », de manière à favoriser la stabilité dans la région. Dans une déclaration, publiée hier, à l'occasion du 5e anniversaire de la révolution libyenne, Ennahdha estime que « les vraies solutions aux conflits internes ne peuvent être efficaces que si elles sont établies sur la base d'une entente entre les différents antagonistes, loin de toute exclusion, violence et ingérence étrangère ». La Tunisie se tiendra aux côtés du peuple libyen, en toute circonstance et quelles que soient les difficultés, lit-on de même source. Ennahdha a, d'autre part, salué les initiatives menées par les différentes factions politiques et idéologiques ainsi que par la société civile libyenne en faveur de la formation d'un gouvernement de consensus national, la consécration de la paix civile et l'instauration d'un Etat uni.