L'économie verte et l'industrialisation par le commerce à l'honneur en Afrique du Nord. La Tunisie participe du 1er au 4 mars à Rabat à la 31e édition du comité intergouvernemental d'experts relevant de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), placée sous le thème «L'économie verte, une voie pour l'accélération industrielle en Afrique du Nord». En marge de cette rencontre, la CEA tiendra également, les 1er et 2 mars, une table ronde sur le thème : «L'industrialisation par le commerce en Afrique du Nord dans le contexte de la zone de libre-échange continentale et des méga-accords commerciaux». Des experts, des chercheurs, des représentants du secteur privé et de la société civile nord-africains examineront les conditions économiques et sociales prévalant dans la région et formuleront des recommandations pour le développement et l'intégration économique du nord et du continent en général. Cette rencontre vient compléter celles organisées en 2013, où les participants se sont penchés sur la question de la valorisation et de la transformation des produits de base et autres ressources naturelles et sur le choix des politiques et des cadres institutionnels en 2014 et le rôle du commerce dans l'accélération des dynamiques d'industrialisation en 2015. Cette année sera consacrée à l'examen des modalités d'une industrialisation réussie du continent africain. Dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources naturelles, la transition énergétique et l'impact des changements climatiques, mais aussi la nécessité de respecter les engagements liés aux conférences de la COP21 et, prochainement, de la COP22, les participants «tiendront compte de l'importance cruciale pour l'Afrique du Nord de parvenir à accélérer son industrialisation tout en préservant son environnement et en rationalisant l'usage de ses ressources en vue de préserver l'équité intergénérationnelle». Il est à signaler que les travaux de la COP 21 ont abouti à l'adoption, par 195 pays, d'un accord universel juridiquement contraignant sur le climat. Une des décisions importantes de ce sommet a été le lancement d'une initiative africaine pour le développement des énergies renouvelables. «Cette initiative sera une des étapes vers l'industrialisation verte du continent africain, même si les efforts récents des pays d'Afrique du Nord montrent qu'ils ont pris de l'avance, aussi bien en termes de stratégie de développement des industries vertes que de mise en œuvre». La deuxième rencontre sur «l'industrialisation par le commerce en Afrique du Nord dans le contexte de la zone de libre-échange continentale et des méga-accords commerciaux» aura pour but d'identifier les conditions requises pour faire de la libéralisation du commerce un réel facteur d'industrialisation, favorisant l'émergence de pôles de croissance dans des secteurs industriels stratégiques et bâtir des chaînes de valeur régionales. Les participants «auront notamment l'occasion d'identifier les options stratégiques à même d'encourager le commerce et la génération des revenus dans les pays d'Afrique du Nord, dans un contexte caractérisé par la multiplicité des accords de libre-échange, dont certains sont actuellement en vigueur et d'autres en cours de discussion». Ces rencontres s'inscrivent dans le cadre de la nouvelle orientation stratégique de la CEA, axée sur l'agenda de la transformation structurelle des économies du continent et la vision africaine pour le développement et l'intégration en Afrique. Elles se tiendront, en effet, dans un contexte régional caractérisé par l'adoption de l'agenda 2030 pour le développement, l'aboutissement de la transition politique dans deux des trois pays de la sous-région qui y étaient engagés, la persistance des risques sécuritaires dans une grande partie de l'espace saharien. «Ces différents facteurs, dont les effets interagissent entre eux, impactent à des degrés divers les performances économiques et sociales des pays de la sous-région, plus particulièrement sur la croissance, les exportations, les investissements directs étrangers, l'industrie du tourisme et l'emploi». L'objectif essentiel est d'analyser l'état et les tendances évolutives des principaux indicateurs macro-économiques et sociaux des pays d'Afrique du Nord, afin de formuler des recommandations idoines de politiques et stratégies pour un développement durable et plus inclusif, une plus grande intégration et une transformation structurelle des économies de la sous-région.