Les exposants seront 70 demandeurs d'emploi, sélectionnés et formés par le Corp. Ils ont leurs propres stands où ils exposent leurs profils et leurs compétences «Trouver un travail stable et décent», c'est la principale revendication des jeunes de la révolution qui manifestaient contre un modèle de développement économique biaisé par la corruption. Avec la situation actuelle et une conjoncture économique très difficile, les gouvernements de l'après-révolution demeurent incapables de trouver une solution au problème du chômage et de faire avancer les choses d'un cran. «Nos demandeurs d'emploi ont pris l'habitude d'aller déposer leur candidature et d'attendre une réponse pour un probable entretien d'embauche. Pour cela, nous avons réfléchi à un nouveau projet qui doit donner une autre vision sur l'emploi. C'est pour ces raisons que nous avons lancé Corp City, le premier salon inversé en Tunisie». C'est ce qu'a affirmé Youssef Fennira, directeur du Centre d'orientation et de reconversion professionnelle (Corp). «Corp City n'est pas une représentation classique du salon de l'emploi. Il s'agit d'un salon inversé, dans le sens où ce sont les demandeurs d'emploi qui disposent de stands pour recevoir les potentiels recruteurs...», a-t-il indiqué, lors d'une conférence de presse organisée, hier, au Palais des Congrès à Tunis, pour le lancement officiel de ce salon. Exposition de profils et de compétences Youssef Fennira a, également, précisé que pour cette édition, il y a eu 70 candidats, formés et préparés avec un accent mis principalement sur les soft skills et le savoir-être. «La caractéristique de ce salon réside en le fait que les exposants seront 70 demandeurs d'emploi, sélectionnés et formés par le Corp. Ces derniers ont leurs propres stands où ils exposent leurs profils et leurs compétences aux diverses entreprises qui viennent s'entretenir avec eux, en vue de leur fournir un emploi», a-t-il encore précisé, ajoutant que 30 stands étaient, également, réservés aux entreprises afin de permettre à tous les jeunes diplômés à la recherche d'un emploi de venir déposer leurs CV et s'entretenir avec les représentants de ces entreprises. «L'objectif de cette initiative est d'optimiser leurs chances de trouver un emploi...Il faut le dire, la reconversion professionnelle est une solution potentielle pour la lutte contre le chômage», a-t-il dit. Revenant sur les raisons du recours à ce concept, le directeur du Corp a indiqué que cela est dû à un constat : un dysfonctionnement entre les besoins des entreprises et l'accès au marché de l'emploi pour les diplômés de l'enseignement supérieur. Corp : un intermédiaire «Quand on parle de recrutement, on parle d'investissement. Le manager cherche toujours une adéquation entre le profil et le poste pour mettre la bonne personne à la bonne place. Pour cela, le Corp se positionne comme un intermédiaire entre les entreprises et les demandeurs d'emploi afin de créer une nouvelle dynamique entre les deux parties. Pour Youssef Fennira, l'employabilité reste le maître mot de ce salon. «Pour la sélection d'un profil, l'évaluation ne se fait pas à partir du diplôme ou de la formation du candidat, mais à partir d'une nouvelle vision : le savoir-être», a-t-il dit, ajoutant que les emplois les plus demandés par les chefs d'entreprise sont les métiers de logisticien, qualiticien, agent viticole, commercial et l'enseignant du primaire. Né il y a deux ans, le Corp est le fruit de la coopération entre la Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et la Chambre tuniso-allemande de l'industrie et du commerce (AHK Tunisie). La mission du centre consiste à déboucher ce qui est saturé, et reboucher là où il y a de la demande.