Epouser la vision de la FAO afin de promouvoir l'égalité des chances dans le milieu rural et promouvoir le développement équitable et durable. L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) s'apprête à célébrer, à sa manière, la Journée mondiale de la femme, en date du 8 mars. Elle organise, le 9 mars à Tunis, en collaboration avec la Fondation allemande «Hanns Seidel», un atelier de réflexion sur l'autonomisation de la femme dans le milieu rural à travers l'accès à la sécurité sociale. Cet atelier sera une occasion pour les assistants de s'entendre sur les mesures et les mécanismes susceptibles de garantir une couverture sociale équitable, défiant ainsi une discrimination sexiste tenace. Il faut dire que l'autonomisation de la femme dans le milieu rural dans les pays en développement constitue, indéniablement, un défi majeur aussi bien pour les politiques des pays en voie de développement que pour les organisations internationales, soucieuses de la question du genre. En Tunisie, comme dans le monde, la femme représente un pilier fondamental du secteur agricole. Selon les données de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), la gent féminine représente 43% de la main-d'œuvre agricole dans le monde. Une main-d'œuvre victime de ségrégation, puisqu'elle reste, malgré son mérite, sous-payée, voire sous-estimée. Vivant dans un environnement à dominante patriarcale, voire machiste, la femme n'a pas accès à la sécurité sociale et au droit aux biens, sources de production, comme les terres, le bétail, etc. L'inégalité du genre dans le milieu rural n'influe pas uniquement sur son seul statut et sur sa condition. Elle entrave, aussi, la promotion d'un développement que l'on veut durable et équitable. En 2012, la FAO avait annoncé sa politique sur l'égalité des sexes, incitant ainsi les pays en voie de développement à prendre au sérieux la lutte contre la disparité de genre dans le milieu rural et à intégrer la question du genre dans tous les plans, les stratégies et les projets de développement. «Le but de la politique sur l'égalité des sexes de la FAO consiste à atteindre l'égalité entre les hommes et les femmes dans la production agricole et le développement rural durables, aux fins d'éliminer la faim et la pauvreté». En effet, la corrélation entre l'autonomisation de la femme dans le milieu rural et l'élimination de la faim et de la pauvreté est plus qu'évidente. C'est la gent féminine qui assure la sécurité alimentaire dans le milieu rural. Elle contribue activement à la production alimentaire pour nourrir et sa famille et la société. Reconnaître son mérite devrait passer inéluctablement par son autonomisation, notamment par la facilitation de son accès aux biens, sources de production, aux services relatifs au secteur agricole et à un statut digne de son mérite. Tout comme l'homme, la femme doit avoir son mot à dire sur tout ce qui a trait à son environnement rural. Aussi, la FAO a-t-elle établi une stratégie qui consiste à adopter la question du genre dans la totalité de ses plans et programmes. Elle entreprend de mettre en place des programmes en faveur des femmes rurales, notamment dans les régions où il en ressort une grande disparité sexiste.