Le dernier sondage Emrhod Consulting révèle une donnée que tout le monde attendait : le parti qu'on attribue à Kaïs Saïed remporterait les législatives anticipées avec 35% des voix Cette fois, c'est le parti dont on attribue (sans preuves jusqu'ici) la paternité à Kaïs Saïed qui symbolise le duel Kaïs Saïed-Abir Moussi. Les Tunisiens sondés par Emrhod Consulting donnent la première place au «parti» de Kaïs Saïed en cas d'élections législatives anticipées, avec 35% des sièges au palais du Bardo, alors que le Parti destourien libre arrive en deuxième position avec 29% des voix. Volet élection présidentielle, Kaïs Saïed caracole toujours en tête des pronostics avec 82% des voix, laissant loin, très loin derrière lui, Abir Moussi avec 6%. Une précision à souligner : ils sont uniquement 28% des sondés à avoir répondu qu'ils voteront lors des législatives. On s'y attendait. Emrhod Consulting a assouvi notre attente. Désormais, c'est le parti attribué à Kaïs Saïed, mais toujours en cours de création sans que ni le Chef de l'Etat ni les «volontaires de la campagne explicative» ne reconnaissent la paternité, qui remportera le plus grand nombre de sièges au Parlement avec un score de 35% au cas où les élections législatives se dérouleraient demain, c'est-à-dire au lendemain du sondage. Ainsi, «le parti de Kaïs Saïed supplante, pour la première fois, depuis le 25 juillet 2021, le Parti destourien libre (PDL) et lui ravit la première place en le devançant pour le moment (en attendant les sondages prévus fin novembre et fin décembre prochains) d'un petit point. En effet, le parti dirigé par la députée aux activités gelées Abir Moussi est crédité de 29% et occupe la deuxième place après avoir caracolé durant de longs mois au premier rang avec des scores qui ont dépassé parfois les 38%, ce qui en faisait le parti le plus indiqué ou le habilité à remporter les élections anticipées dont certaines parties évoquaient la possibilité d'organisation à l'époque du gouvernement Mechichi avant que ne survienne le processus du 25 juillet 2021 et que le paysage politique national ne change radicalement. Le parti Ennahdha se classait, en effet, à la deuxième place derrière le PDL (mais avec un écart qui avoisinait parfois les vingt points) et cette fois, il n'arrive plus à intéresser même son électorat traditionnel qui se rétrécit comme une peau de chagrin. Le même sondage reproduit les intentions de vote à l'élection présidentielle au cas où elle se tiendrait dans les jours qui suivent: Kaïs Saïed caracole toujours en tête mais, cette fois, ce sont 82% des sondés qui lui accorderont leur confiance contre 92% lors du sondage effectué par Sigma Conseil. De son côté, Abir Moussi, la présidente du PDL, conserve toujours son statut de deuxième personnalité qui sera choisie par les Tunisiens avec 6% des voix, enregistrant une petite percée équivalente à 3 points puisqu'en septembre dernier, elle n'a enregistré que 3% des voix des 78%, parmi les personnes qui ont répondu en affirmant qu'elles voteront . En effet, ils sont 22% parmi les sondés à dire qu'ils boycotteront la présidentielle. Mais où se situe Ennahdha, plus particulièrement pour ce qui est des législatives anticipées ? Les sondés lui accordent la 3e position avec 14% des intentions de vote, derrière le parti présidentiel improvisé qui raflerait 35% des sièges au Bardo et le PDL qui se classerait deuxième avec 29% des voix. Et ces pronostics ou suppositions qui concernent — doit-on le préciser — uniquement 28% des sondés qui participeront au vote selon leurs dires (72% ont, en effet, fait savoir qu'ils ont l'intention de tourner le dos aux urnes) ne pourraient-ils poser la grande question : et si les deux ennemis légendaires Ennahdha et le PDL mettaient leurs divisions et leurs querelles de côté et coalisaient pour faire front au parti «fantôme» de Kaïs Saïed et imposer un autre paysage politique qui viendrait contredire les projets de Kaïs Saïed et nous offrirait un président de la République plébiscité à 80, voire 90%, obligé de cohabiter avec un chef de gouvernement ou un Premier ministre (au cas où le régime présidentiel serait réinstauré) qui représente les deux principaux partis qui lui sont opposés même s'ils sont connus pour se hair radicalement mais que la realpolitik obligerait à taire provisoirement leurs divisions et à travailler ensemble contre «l'ennemi commun» ? A. DERMECH