Malgré ses deux visages, la Tunisie a tiré son épingle du jeu et s'est qualifiée aux barrages de la Coupe du monde 2022. Toutefois, ses problèmes d'inconstance restent entiers. Et c'est intrigant malgré tout ! Notre équipe nationale a atermoyé jusqu'à la dernière journée avant de décrocher, dans le suspense, son visa pour le dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde (Qatar 2022). Ce fut donc avant-hier au stade de Radès aux dépens de la Zambie (3-1). Pourtant, elle avait amplement la latitude de le faire, depuis l'avant-dernière journée du Groupe «B» si elle ne s'était pas inclinée en fin de match devant la Guinée équatoriale à Malabo (0-1) samedi dernier. Du coup, ce deuxième faux pas enregistré après celui du nul concédé à la Mauritanie à Nouakchott (0-0) en octobre dernier n'a fait qu'installer le doute et différer le sort de la qualification au duel d'avant-hier contre les Zambiens. Heureusement que le onze national s'est tiré d'affaire en étrillant la Zambie d'un triplé signé avant la pause par Aïssa Aïdouni (18'), Mohamed Dragger (31') et Ali Maâloul (42'). Ainsi, le sort de ce dernier duel, quelque peu redouté quand même, fut scellé précocément même si la Zambie allait essayer de revenir dans le match en affichant un rendement remarquable en seconde période. Ce qui vient rapidement à l'esprit après ce match et dans le parcours de l'équipe nationale en général dans ces éliminatoires, c'est la mystérieuse irrégularité dans le rendement. Sinon comment expliquer le relâchement total en deuxième mi-temps contre les Zambiens et celui affiché lamentablement contre la Mauritanie et la Guinée équatoriale chez eux? C'est comme si on avait affaire à une équipe nationale atteinte de «schizophrénie». D'ailleurs, même chez les joueurs utilisés jusque-là, l'irrégularité et l'inconstance sont les caractéristiques de leurs prestations. Par exemple, Wahbi Khazri et Ferjani Sassi, pourtant cadres incontestés de l'équipe, sont souvent les auteurs d'une errance et d'un manque d'application qui laissent pantois. Maintenant ça passe ou ça casse ! Voilà tout a été dit à propos de l'équipe nationale et de son entraîneur, Mondher Kebaïer, dans cette phase des poules, marquée par cet énigmatique comportement en dents de scie à bannir absolument lors des barrages. Pour réaliser le grand rêve du Qatar 2022, il va falloir affronter les barrages avec les meilleurs arguments possibles, dont notamment l'application et la concentration totales. Car il suffit de savoir que le prochain interlocuteur sera quand même un gros calibre bien que la Tunisie figure dans le premier chapeau des barragistes avec l'Algérie, le Maroc, le Nigeria et le Sénégal. L'explication finale aura donc lieu avec l'un des pays formant le deuxième chapeau : l'Egypte, le RDCongo, le Mali, le Ghana et le Cameroun. Et c'est toujours la crème de la crème du football africain. L'on est encore sur un terrain très vaseux et à chances égales avec les autres postulants qui sont aussi déterminés à atteindre la phase finale de la Coupe du monde. Alors ça passe ou ça casse !