Du 8 au 14 novembre 2021, la Semaine mondiale de l'entrepreneuriat, également appelée « Global Entrepreneurship Week » (GEW), a rassemblé presque toutes les nations du monde pour responsabiliser les entrepreneurs et encourager les citoyens à entreprendre. Faciliter l'accès à l'information Dans le sillage de la pandémie et de son impact, le GEW 2021 a été, également, un appel à l'action pour que les sociétés soient résilientes et se rassemblent afin de tirer parti du pouvoir, des nouvelles idées et de l'innovation au profit de tous. A cette occasion, une table ronde en ligne a été organisée, récemment à Tunis, par l'Institut arabe des chefs d'entreprises (Iace) offrant aux jeunes et futurs entrepreneurs une plateforme pour l'échange d'idées, de réseautage et d'accompagnement afin d'apprendre à entreprendre. Cette table ronde avait pour objectifs, d'abord, de sensibiliser les Tunisiens quant à l'importance de l'entrepreneuriat. Elle visait ensuite, la facilitation, aux potentiels entrepreneurs, l'accès à l'information et le contact avec les organismes concernés. Elle avait, pour autre objectif l'aide des personnes intéressées par l'entrepreneuriat à accéder aux organismes d'appui afin de trouver l'information et obtenir l'aide nécessaire pour démarrer leurs projets. Elle permettait, également, de créer la synergie entre les acteurs dans le domaine de l'entrepreneuriat pour venir à bout des obstacles et des barrières auxquels font face les entrepreneurs. Dans ce contexte, Lamine Ben Azouz, responsable des projets emplois à l'Iace, a souligné : «Notre objectif est d'affronter un taux de chômage massif, une économie informelle destructive et une insuffisance frappante au niveau de la création d'entreprises. La Tunisie est appelée à concentrer ses efforts sur le développement entrepreneurial. Ce statut d'auto-entrepreneur est à l'ordre du jour des décideurs politiques et économiques dans beaucoup de pays. Au-delà des aspects politiques qu'offre ce modèle, il s'agit aussi d'une dimension d'inclusion sociale, c'est-à-dire que nous sommes censés aider les couches sociales vulnérables à créer leur auto-emploi, tout en étant dans le circuit formel ». Combattre le marché parallèle L'Iace insiste sur l'importance d'adopter ce statut afin de remédier aux crises économiques et sociales auxquelles fait face la Tunisie et compte sur la volonté politique du nouveau gouvernement pour pallier les taux considérables de chômage et combattre la concurrence déloyale générée par l'informel. De son côté, Kamel Bettaïeb, directeur régional de la BNA-Bizerte, a mentionné que la vraie problématique réside essentiellement dans l'absence d'une vision stratégique par l'administration tunisienne. Une administration que les acteurs du marché parallèle qualifient de non-transparente et archaïque. Tout le monde sait que l'activité dans le marché parallèle est plus rentable, en raison de l'évasion fiscale et du dumping. Il est également important de rappeler que les problèmes liés au commerce parallèle dépassent les frontières nationales. Afin de les atténuer, il faut les étudier dans leur contexte régional, voire international. Toutes les solutions ne seront réalisables que s'il y a des accords établis entre les pays voisins et même à une échelle multilatérale. « La solution réside dans la création d'une zone de libre échange sur la frontière ouest ( Bouchebka) et la frontière est ( Ras Jedir), en plus d'une loi favorisant la création de petits et moyens projets sans autofinancement et sans garantie réelle pour les jeunes et dont le plafond ne dépasse pas les 150 mille dinars », a assuré M. Bettaïeb.