Habib Essid invite ses ministres et les hauts commis de l'Etat à suivre l'exemple du chef de l'Etat Le dicton dit «quand on veut, on peut». Vendredi 11 mars, on évoquait la nécessité pour les Tunisiens et les Tunisiennes de se mobiliser et de compter, avant tout, sur eux-mêmes pour assumer le coût financier de la lutte antiterroriste. L'Ugtt avait lancé un appel à ses affiliés afin qu'ils acceptent le prélèvement d'une journée sur leurs salaires au profit du Fonds de lutte contre le terrorisme. Et l'initiative des syndicalistes de trouver une oreille attentive auprès du président de la République, Béji Caïd Essebsi, et du chef du gouvernement, Habib Essid. Hier, le chef de l'Etat a décidé de faire don d'un mois de salaire au profit du Fonds de lutte antiterroriste et joignant l'acte à la parole, il s'est rendu au bureau de poste de l'avenue Habib-Thameur à Tunis pour accomplir les formalités nécessaires au versement de la somme promise au profit des familles des martyrs des institutions sécuritaire et militaire. A cette occasion, il n'a pas manqué d'inciter les Tunisiens et les Tunisiennes à suivre son exemple et à affluer vers les bureaux de poste et à verser leurs dons sur le compte n° 1700.0000 0000 4930 0095 destiné aux Tunisiens dans les différentes régions du pays. Un deuxième compte est destiné aux Tunisiens à l'étranger. Il est ouvert sous le n° suivant : TN 59 1700.0000.0000 4930 0095 CODE SWIFT LPTNTNTT. La Poste précise dans un communiqué publié vendredi que les dons peuvent être faits soit en espèces, par transfert postal et bancaire, ou par chèque postal ou bancaire. Et on apprend que plusieurs établissements publics et privés ont déjà fait don d'une journée de travail au Fonds de lutte antiterroriste. Quant au chef du gouvernement, Habib Essid, il a exhorté, hier, les membres du gouvernement et les hauts cadres de l'Etat à faire de même et à adhérer à l'effort national de financement de la lutte antiterroriste. Pour le moment, on est encore au stade des appels et aux sollicitations dans le but d'éveiller les consciences et de réveiller la fibre solidaire dont ont toujours fait montre les Tunisiens dans les moments difficiles par lesquels est passée la Tunisie. Toutefois, rien n'empêche le gouvernement de faire adopter par l'Assemblée des représentants du peuple une loi en référé obligeant tous les salariés des secteurs public et privé à consentir des prélèvements sur leurs salaires pour une période déterminée (qui peut aller au-delà d'une journée de travail). Le gouvernement des compétences apolitiques dirigé par Mehdi Jomâa l'a déjà fait en 2014 à l'occasion de l'emprunt national qui a réussi à collecter près de mille millions de dinars et les salariés de la fonction et du secteur publics y ont participé à raison de plusieurs journées de travail. Les partis ont d'autres partis Et comme à l'accoutumée, ce sont les associations de la société civile qui prennent le devant pour organiser des caravanes de solidarité et de soutien matériel aux citoyens de la région de Ben Guerdane et des forces de sécurité qui ont payé de leur vie en écrasant les daechistes qui voulaient s'emparer de la ville et y créer leur émirat. Vendredi dernier, une caravane, diligentée par le syndicat des agents du gouvernorat de Sfax, est arrivée à Ben Guerdane. Elle est composée de plusieurs camions chargés de matelas et de produits alimentaires qui ont été distribués aux agents de la garde et de la sûreté nationale, ainsi qu'aux soldats de la caserne de la région. Dans le même ordre d'idées, la grande famille de la Poste tunisienne a annoncé qu'elle fera don d'une journée de travail au profit du Fonds de lutte contre le terrorisme. Quant à nos partis politiques, qu'ils appartiennent à la coalition gouvernementale ou à l'opposition, ils focalisent pour le moment sur leurs querelles internes et s'accusent mutuellement, chacun faisant assumer la responsabilité des attentats terroristes à l'autre. Une fois de plus, ils ratent l'opportunité de se réconcilier avec les Tunisiens et de comprendre que la guerre contre le terrorisme impose une unité nationale forte et un engagement sincère au-dessus de tous les calculs et de tous les agendas.