La 11e édition de la rencontre artistique a offert, du 14 mars à ce jour et chaque soir, des créations en théâtre et en danse contemporaine en présentant des premières de jeunes créateurs en théâtre et danse, tels que Haykel Rahali, Assem Bettouhami, Souhail El Ameri, Ammar ltifi, Dhafer Gherissa, Intissar Aïssaoui, Mariem Bouajaja. Quant aux artistes confirmés, ils ont eu l'opportunité de donner à voir leurs créations à l'image de Imed Jemaâ, Walid Daghsni, Abdelmonem Chouweyette et Marwane Errouine. La rencontre a commencé par une réception théâtrale en hommage aux artistes qui ont presque tous trouvé en El Teatro l'espace qui a accueilli leurs premières créations, au sein de cette manifestation originale. Ils sont venus, ils étaient tous là : Atef Belhassine, Taoufik El Ayeb, Ammar ltifi, Ghazi Zaghbani, Saber Weslati, Zohra Zammouri, Naoufel Azara, Walid Ayadi... avec projections de leurs premières œuvres — presque tous sauf Khaoula El Hadef qui y a participé par skype vu qu'elle vit sous d'autres cieux. Et entre les spectacles, s'est tenue une conférence–débat autour de «l'acteur contemporain» et son positionnement, aujourd'hui, en propos et en esthétique — parallèlement, deux ateliers fort courus ont été assurés par Walid Souleymane en écriture et Alia Sellami en voix et corps. Chaque soir, un débat entre les artistes et le public était dirigé par Taoufik Jebali, notons que cette 11e édition est celle des bonnes cuvées assurées par les diplômés de l'Isad dans leur majorité et par les artistes d'El Teatro Studio, passant au bout de 10 ans à l'aventure de la mise en scène tels que Issam Ayari et Walid Ayadi. Le public, lors de ces rencontres, a pris part à la réussite de cette édition en respectant l'accord tacite de « l'art du spectateur» : attentif, généreux mais fort critique aux débats...comme d'habitude, les producteurs de cinéma et tv étaient là en « chercheurs de têtes». Les comédiens-élèves d'El Teatro Studio, réputés pour leur bonne formation et leur discipline, ont donné un premier rôle au nouveau film de Férid Boughedir, Ziyed Ayadi, l'un des comédiens-fétiches de Taoufik Jebali, formé en son centre de formation de comédiens il y a 11 ans. A l'inverse des étudiants d'autres écoles artistiques, les étudiants de l'Isad furent presque absents comme groupe — et c'est à déplorer — alors que toute l'information a été transmise à travers des affiches, programmes, etc. Hier, et à l'occasion de la Journée mondiale du théâtre, le manifeste pour le théâtre, rédigé par Taoufik Jebali et Iyadh Chaouachi, a été présenté à El Teatro. Manifeste inspiré du doute des fameux fous du «manifeste des 11» du 8 août 1966. Celui de 2016 est signé par des dizaines d'artistes du théâtre et des amoureux de l'art théâtral — car le préambule de ce manifeste brasse large : «Nous les artistes de théâtre, les spectateurs, les lecteurs, les rêveurs...» Le finish a été fêté dans un savant mixage de liberté, de bonne humeur et d'humour. Ainsi, des pièces «courtes et bonnes» ont-elles été jouées à côté de pièces maison à l'instar de Laisse-moi boire mon café, Femmes otages, Daech academy, Kamikaze, etc.